Première ombre au tableau en sept matches. Après six succès consécutifs dans sa campagne de qualification pour la Coupe du monde 2023, l’équipe de Suisse féminine de football a concédé le nul (1-1) vendredi, face à la Roumanie. Mais pas de quoi s’alarmer! Malgré cette déception à Bucarest, les précédents succès des joueuses de Nils Nielsen témoignent d’un progrès certain sur la scène internationale: 22e au classement FIFA en 2013, l’équipe de Suisse féminine s’est hissée jusqu’à la 19e place en 2021.
Ces bons résultats récents sont dus à une vraie évolution au sein du groupe, d’après Gaëlle Thalmann, membre de l’équipe depuis 2006. Elle ne sait par où commencer, tant les choses ont changé depuis ses débuts. «Il y a beaucoup de paramètres qui ne sont plus les mêmes, comme les conditions d’entraînement, le nombre de personnes dans le staff ou encore la qualité et le niveau des joueuses», énumère-t-elle. La gardienne relève aussi que les infrastructures se sont développées: «On joue dans de vrais stades, avec des conditions financières améliorées.»
Aux yeux de la Fribourgeoise, la qualification pour la Coupe du monde en 2015 a eu une réelle influence, tant sur le public que sur l’environnement de l'équipe. «Je pense que ça a permis au football féminin suisse de faire un pas en avant», appuie-t-elle. C’était alors la première fois que l’équipe nationale féminine se qualifiait pour une compétition internationale. Depuis cet exploit, les joueuses helvétiques ont dévoilé leur potentiel et plusieurs aspects au sein du groupe se sont améliorés.
La méthode Nielsen
Fin 2018, les Suissesses ont manqué leur qualification pour la Coupe du monde 2019 et un nouveau coach est arrivé: le Danois Nils Nielsen. Sous sa gestion, de nouvelles joueuses ont intégré l’équipe, afin d’y amener un nouveau souffle. Son bilan après ces premières années de travail? «Je ne suis pas sûr que nous soyons meilleurs, mais je suis sûr que nous sommes une équipe plus soudée qu’à mon arrivée en 2018», estime le coach de la Nati.
«Il a fallu du temps aux joueuses pour s’habituer à ma façon d’entraîner. Maintenant elles le sont, poursuit le sélectionneur. Martina (ndlr: Voss-Tecklenburg), qui m’a précédé, était une excellente coach. Mais elle avait ce style à l’Allemande.» La méthode Nielsen a rendu l’équipe plus apaisée et unie. Et c’est compter sans le bénéfice des joueuses qui s’exportent à l’étranger.
L’atout international
Luana Bühler incarne cette nouvelle génération. À 25 ans, la défenseure évolue depuis 2018 en équipe de Suisse et compte 26 titularisations. Depuis quatre ans, elle joue également dans le championnat allemand, au TSG 1899 Hoffenheim, où elle a disputé plusieurs matches en Ligue des championnes. Elle a surtout fait sensation l’automne passé en marquant un but d’anthologie.
De plus en plus de joueuses font profiter l’équipe de Suisse de leurs compétences acquises à l’étranger. Pour Luana Bühler, la situation est claire: «Celles d’entre nous qui jouent par exemple dans des ligues anglaises, françaises ou allemandes font augmenter le niveau suisse. Là-bas, les compétitions sont plus fortes, avec de meilleures structures.» La Lucernoise de 25 ans souligne aussi que ces joueuses peuvent s’adonner à 100% au football. Au contraire, les sportives qui restent dans le championnat suisse doivent souvent combiner leur activité en club avec un emploi.
Cette Nati expérimentée et soudée laisse présager un futur couronné de succès. Mais face aux prochaines échéances, Nils Nielsen préfère rester prudent: «Nous avons fait de bons résultats ensemble. Si nous arrivons à nous qualifier pour la Coupe du monde, à ce moment-là, je pourrai dire que l’équipe est meilleure qu’avant.» Après la Roumanie, la Nati n’a même pas le temps de souffler. Ce mardi, les Suissesses recevront l’Italie à Thoune, et elles comptent bien renouer avec la victoire. En novembre dernier, les joueuses à croix blanche avaient déjà battu les Azzure 1-2, en Italie. Mardi, l’équipe de Suisse aura donc l’occasion de conserver la tête de son groupe et de consolider son ticket pour la phase finale, qui se tiendra en Australie et en Nouvelle-Zélande, l’an prochain.
Cet article a été réalisé par des étudiants de l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de Neuchâtel. Ces derniers sont allés à la rencontre de l'équipe de Suisse durant leur préparation dans la région zurichoise. Un atelier organisé par Ugo Curty, notre journaliste spécialiste football.
Les productions des étudiants de l'AJM avant la «finale» contre l'Italie:
- Une qualification pour le Mondial féminin couvre à peine les frais
- Pourquoi la Nati chasse-t-elle le (gazon) naturel?
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- La Suisse compte sur ses revenantes contre l'Italie
- La double vie des footballeuses de l'équipe de Suisse
- Nati féminine: en vingt ans, peu de changement
Cet article a été réalisé par des étudiants de l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de Neuchâtel. Ces derniers sont allés à la rencontre de l'équipe de Suisse durant leur préparation dans la région zurichoise. Un atelier organisé par Ugo Curty, notre journaliste spécialiste football.
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