Le regard de Mory Diaw suffisait à traduire toute la détresse lausannoise mercredi soir. «C’est la pire défaite depuis mon arrivée en Suisse», a-t-il reconnu sans hésité. Le gardien du LS – préféré à Thomas Castella en championnat – s’est imposé comme un cadre du vestiaire vaudois en à peine plus de deux ans.
Dire que le Parisien n’avait d’abord signé que pour une pige de six mois à l’été 2019. Il a hérité du brassard de capitaine après la sortie de Stjepan Kukuruzovic durant le festival Young Boys. «Désormais, j’ai un rôle de leader à assumer dans cette équipe, a reconnu Mory Diaw. Il va falloir trouver les mots justes pour oublier ce match et je vais prendre la parole en ce sens à mon arrivée dans le vestiaire.»
Sept c'est assez, huit c'est trop
Après le coup de sifflet final, et les six buts encaissés contre Berne, le gardien vaudois n’avait qu’une envie: être déjà samedi soir pour disputer le derby lémanique face à Servette. «Nous devons absolument nous racheter, se projetait-il. Il faudra arriver avec détermination et agressivité à Genève.»
Les Lausannois avaient beaucoup de choses à se dire. Le directeur sportif, Souleymane Cissé, est aussi descendu pour parler aux joueurs avant leur passage sous la douche. Il a délivré «un message de soutien et d’unité» a assuré l’entraîneur Ilija Borenovic quelques minutes plus tard.
«Cette défaite sur un gros score (6-1) ne peut que nous réveiller», relativisait (un peu) Cameron Puertas. Le numéro 10 du LS n’y est pas complètement depuis la reprise. Courtisé durant l’été, et un temps annoncé sur le départ, il n’a pas encore endossé le costume qu’on lui avait taillé. Après tout, l’enfant de la ville vient à peine de fêter ses 23 ans. «Ce derby est le meilleur des matches pour se racheter et oublier une soirée où nous sommes passés à côté.»
Ce choc face au meilleur ennemi grenat est déjà une bouée de sauvetage pour le LS, la lumière à la fin d’un tunnel dont les derniers mètres semblent sans cesse reculer. Le Lausanne-Sport n’a toujours pas gagné en championnat après sept journées. Les succès poussifs en Coupe (face à Echichens et Bulle) n’ont rassuré personne.