On peut toujours faire dire ce qu’on veut aux chiffres. Il en va donc de même de la situation comptable du Lausanne-Sport. Le LS reste sur trois matches sans défaite en championnat (une série de cinq rencontres si on prend en compte la Coupe). Mais on peut aussi souligner que le club vaudois n’a toujours pas gagné après six journées de Super League à l’heure où YB se présente au stade de la Tuilière (ce mercredi à 18 heures).
C'est ce constat mathématique peu reluisant qui s'impose à l'heure du premier bilan. Le LS n’a cumulé que trois points - en autant de matches nuls: Bâle, Lucerne et Sion - depuis le début de la saison. Si Lausanne évite pour l’instant la lanterne rouge, ce n’est que grâce aux déboires du FC Lucerne d’un certain… Fabio Celestini.
Un entraîneur vaudois qui était encore en poste dans la capitale cantonale en 2017. Date du dernier départ de saison raté pour le LS. Un regard dans le rétroviseur qui ne pousse pas à l’optimisme puisque la formation lausannoise avait ensuite été reléguée l’été suivant.
Une «sinistrose» dans le vestiaire
Jérémy Manière était alors titulaire dans la défense lausannoise. Retraité depuis, le Vaudois officie comme consultant pour la chaîne «Blue». «Une spirale négative s’était installée, après quelques matches déjà, se souvient-il. Les faits de jeu et les points n’avaient pas tourné en notre faveur. Une sinistrose mentale est entrée dans le vestiaire. On y arrive très vite, même si le contenu est bon.» Une dernière phrase qui s’applique, par moments, à ce Lausanne-Sport version 2021-2022. C’était notamment le cas contre le FC Bâle (2-2).
Il y a mieux pour se relancer que le quadruple champion suisse et récent tombeur de Manchester United en Ligue des champions. Pourtant, l'ex-défenseur ne condamne pas d'entrée son ancien club: «YB est encore sur son nuage, les Bernois viennent de battre les meilleurs joueurs du monde devant 32’000 personnes. Ils devront se remobiliser pour affronter la réalité du championnat suisse.» Fin août, Lausanne était justement parvenu à calmer l’euphorie européenne d'un autre ténor suisse, pour obtenir son premier point de la saison contre Bâle.
Le LS est toujours sevré de victoire un mois plus tard. En 2017, le septième match avait été le bon pour les Lausannois qui avaient mis fin à leur disette en faisant tomber le grand FCB à l’extérieur (1-2). «Cela faisait des années que le LS n’avait plus gagné à Bâle et cette victoire nous avait relancés», rappelle Jérémy Manière. Après tout, la comparaison avec le passé récent peut aussi amener un peu d’espoir aux Vaudois, avant d’affronter l’ogre bernois.