Murat Yakin a adopté le ton parfait en conférence de presse. Ni trop vantard par rapport à ses choix, tous bénis par les dieux du football ce samedi, ni trop dans la fausse modestie. «Si je suis le grand gagnant du jour? J'ai toujours eu confiance en moi. Ce qui importe, c'est que j'aie la confiance de l'équipe et du staff et qu'elle soit mutuelle. J'ai une très bonne équipe à disposition. Mais c'est sûr que quand ce que vous avez mis en place durant la préparation fonctionne, vous êtes content d'avoir pu influencer les choses», a déclaré le sélectionneur, lequel assure être «totalement heureux» à la tête de la Nati.
Une double inspiration gagnante
«Les qualifications ne se sont pas déroulées comme on le voulait. Aujourd'hui, nous avons gagné et rendu heureux nos supporters et cela me réjouit. Quand je vois l'enthousiasme qu'il y avait dans les tribunes, tout ce monde, cela ne peut laisser personne insensible», a encore dit le sélectionneur, lequel était heureux de sa double inspiration, celle d'avoir titularisé à la fois Michel Aebischer et Kwadwo Duah, contre toute attente dans les deux cas.
«Le positionnement de Michel a posé problème aux Hongrois. Ils ont été surpris quand ils ont vu la composition, et Michel a pu nous apporter le surnombre à mi-terrain. La position sur le papier est une chose, mais c'est surtout sur le terrain que ça a bien fonctionné. Michel sort d'une super saison à Bologne, il est en forme. Et je l'avais dit: je voulais miser sur des joueurs en forme dans leu club», a expliqué Murat Yakin.
«Duah? Depuis ce soir, l'Europe le connaît»
Et dans le cas de Kwadwo Duah, auteur du 1-0? A la question d'un journaliste israëlien lui demandant où il l'avait déniché, le sélectionneur a souri. «Nous, en Suisse, on le connaît. Et depuis ce soir, l'Europe le connaît», a rigolé Murat Yakin. «Nous connaissions ses statistiques et avions déjà pensé à le sélectionner par le passé, mais cela ne s'était pas fait finalement. Maintenant, nous avons pu découvrir l'homme derrière le joueur et il a fait une bonne préparation. Il nous apporte de la présence dans les seize mètres et de la vitesse.»
Ce coup de poker gagnant, avec ses cartes cachées jusqu'au coup d'envoi, porte donc la patte de Murat Yakin, mais celui-ci a indiqué préférer les échecs. «Je ne joue pas au poker. Je préfère les échecs et j'ai d'ailleurs fait une victime à deux reprises dans le train qui nous amenait à Cologne vendredi!», a-t-il rigolé.
Et maintenant que Breel Embolo a pu jouer quinze minutes et marquer, à quoi s'attendre pour la suite du tournoi? Avec Zeki Amdouni, Breel Embolo et Kwadwdo Duah, voire même Noah Okafor, la Nati possède quatre joueurs susceptibles d'occuper le poste d'avant-centre.
Si la Suisse a livré une première période de rêve, cela n'a pas été le cas de la deuxième. «Je ne suis pas heureux de ce que j'ai vu après la pause, c'est sûr. Nous n'avons pas eu assez de maîtrise du jeu», a pesté Murat Yakin, lequel a encore eu un mot pour Xherdan Shaqiri, qui est resté 90 minutes sur le banc ce samedi.
Xherdan Shaqiri n'a pas joué une minute
«Si cela signifie le début de la fin pour lui? Non. Je ne le dirais pas ainsi. Shaq est important pour nous. Il vit pour cette équipe, il s'engage à fond. Aujourd'hui, ce n'était pas opportun de le faire entrer au vu du scénario du match. Mais cela ne présage en rien de la suite», a assuré Murat Yakin.
Marco Rossi, lui, a admis avoir été perturbé par la titularisation de Michel Aebischer et son positionnement hybride sur le terrain. «Sur le banc, nous avons lu la rotation entre Vargas et Aebischer après trois minutes. Mais encore fallait-il le transmettre aux joueurs et qu'ils appliquent la solution... Nous avons laissé trop d'espaces à Michel Aebischer, qui venait apporter le surnombre à mi-terrain», s'est agacé l'Italien naturalisé Hongrois.
Marco Rossi: «Notre première mi-temps était très mauvaise»
«La Suisse est une équipe d'expérience, qui nous a fait mal. Ils ont profité de nos erreurs. Notre première mi-temps était très mauvaise. Après la pause, nous aurions pu revenir à 2-2, mais nous n'avons pas su le faire. Il faut accepter cette défaite», a-t-il encore ajouté.