«Muri aurait pu faire un beau centre devant sa maison, que j'aurais pu attraper dans mon jardin», déclare Roger Federer dans une interview au magazine Ringier à propos de son enfance à Bâle et de son voisin d'alors, Murat Yakin. Deux Bâlois qui se connaissent depuis l'enfance et s'apprécient énormément, qui ont grandi au même endroit et qui sont encore aujourd'hui de bons amis.
C'est aussi pour cette raison que Roger Federer peut sans problème poser une question provocante à son ami avant le début de l'Euro de l'équipe nationale suisse samedi contre la Hongrie (15h). «Tu sais, j'aimerais bien assister à une finale de l'Euro», lance Federer au coach de la Nati. Le maestro du tennis met ainsi un peu plus de pression sur la Suisse avant l'Euro. Murat Yakin prend cela avec humour: «Maintenant, tu me mets la pression! Je t'enverrai des billets (ndlr: quand ce sera le cas).»
«… et tout va de travers»
Sérieux ou pas, le chemin est évidemment long jusqu'à la finale. Et il est semé d'embûches. Peu importe que ce soit pour la Suisse, ou pour les favoris que sont l'Angleterre ou la France. Sur le chemin vers le sommet, des jeux de nerfs attendent. L'histoire le montre: il faut s'attendre à au moins une prolongation ou une séance de tirs au but lors d'une phase finale.
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Federer compare une telle situation de pression à un tie-break au tennis: «Une petite incertitude dans la tête, une petite distraction – et tout va de travers.» Murat Yakin voit les choses un peu différemment: «En tant que sportif individuel, tu apprends à gérer le fait d'être livré à toi-même. En football, tu supportes la pression en tant qu'équipe. Mais lors des tirs au but, ce n'est plus possible: c'est un contre un. Même les plus expérimentés ont les nerfs qui flanchent.»
Yakin a déjà assisté à une finale de Federer
Un ticket pour la finale pour Federer – ce serait aussi une revanche de «Muri». En 2007, Federer, qui devait affronter Novak Djokovic en finale de l'US Open, avait invité Yakin pour la finale à New York. Un moment inoubliable pour Yakin, comme il le raconte. Pas parce que Federer avait gagné en trois sets.
«Je me souviens encore du voyage de retour avec ton père Robert. Robert s'est occupé des vols. Mais le vol de retour était programmé de telle sorte que nous devions partir pendant la finale de l'US Open. Cela m'a beaucoup contrarié. Je lui ai dit: 'Robi, tu ne peux pas faire ça!»
Federer décontracté: «Mon père est légendaire dans ce genre de situation. Lors de ma première victoire à Wimbledon, il n'était pas là non plus – parce qu'il avait encore quelque chose à faire. C'est peut-être pour cela que je m'entends si bien avec mes parents. D'une part, ma carrière était importante pour eux, mais d'autre part, ils m'ont toujours fait sentir qu'ils avaient aussi d'autres choses dans la vie.»
Selon lui, c'est aussi une sorte de «coolitude» que vit le père Federer. Une attitude dont la Nati pourrait aussi avoir besoin lors d'une éventuelle séance de tirs au but dans un match à élimination directe – ou dans une situation de pression.