«Moi, international hongrois? Je dois être honnête, je ne l'aurais jamais imaginé», a souri Loïc Nego à la veille d'affronter l'équipe de Suisse à Cologne. «La Hongrie et moi, nous nous sommes croisés. La vie est ainsi. Je remercie tous les jours mes compatriotes hongrois pour leur accueil et la joie qu'ils m'apportent au quotidien», a joliment ajouté celui qui a été formé au FC Nantes, puis, après avoir tenté sa chance à l'AS Rome, a rejoint Ujpest en 2014. Il a tellement apprécié la Hongrie qu'il en a reçu le passeport en 2020. Dans la foulée, il a disputé l'Euro «itinérant» et est devenu un cadre du onze magyar, lui qui compte 36 sélections aujourd'hui.
Bendeguz Bolla sera vraisemblablement aligné piston droit
Arrivé blessé en Allemagne, il ne sera pas titulaire contre la Suisse ce samedi et sera sans doute suppléé par son concurrent au poste de piston droit dans le 3-4-2-1 de Marco Rossi, un certain Bendeguz Bolla, bien connu des supporters du Servette FC. «Nous sommes coéquipiers, pas rivaux. Lorsqu'il est aligné, comme lors du dernier match contre Israël, et qu'il est performant, je suis très content pour lui. C'est le Bolla qu'on veut voir! Et quand je joue, je suis sûr qu'il est heureux pour moi», détaille celui qui est donc désormais citoyen hongrois, comme son sélectionneur Marco Rossi.
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Âgé de 33 ans, le piston droit espère aller le plus loin possible dans cet Euro, mais ne veut pas trop en dire. «L'objectif minimal, c'est le même pour nous que pour les 23 autres équipes: sortir du groupe. Ensuite, on verra bien! Le premier match est toujours important, on veut absolument bien le négocier. Mais on ne se fixe pas de limites!», explique l'actuel latéral gauche du Havre, qui vient de fêter le maintien en Ligue 1 et a livré sur le plan personnel une saison très aboutie.
Un joueur de la Nati à surveiller? Granit Xhaka
«Je me sens bien, c'est vrai, mais je suis en phase de reprise pour l'instant. Collectivement, on est bien, ça fait un moment qu'on évolue ensemble maintenant. On a formé un vrai groupe. Mais on sait très bien que la Suisse est une grosse nation et que rien ne sera simple samedi.» N'exagère-t-il pas un brin en parlant ainsi de la Nati? «Non. Une équipe qui arrive toujours à se qualifier pour les 8es, sans exception, c'est impressionnant. Mais on se focalise sur nous. On a aussi des joueurs talentueux», explique le Français d'origine. S'il devait citer un joueur de l'équipe de Suisse dont la Hongrie doit se méfier, quel serait-il? «Granit Xhaka, de Leverkusen.» Sans surprise.
Les Hongrois ont-ils prévu quelque chose pour neutraliser le redoutable jeu de passes du régisseur de la Nati? La réponse vient de son sélectionneur Marco Rossi. «Loïc a raison de parler de Granit Xhaka, c'est un joueur remarquable, qui vient de gagner la Bundesliga et de disputer la finale de l'Europa League. Mais il n'est pas le seul joueur suisse qui est de grande qualité. Je pourrais vous parler d'Akanji, de Freuler, mais aussi d'Okafor, de Vargas et d'Amdouni», assure le sélectionneur, lequel ne cite (étonnemment?) pas Xherdan Shaqiri, et qui procède à une distinction entre les qualités offensives et défensives de la Nati.
Une Suisse plus forte derrière que devant
«Derrière et au milieu, la Suisse est forte», dit-il ainsi. Et en attaque? Il n'utilise pas le même terme. «Ils ont de la qualité, sont rapides et techniques. Nous devons faire attention à eux dans tous les secteurs.» Une manière polie de dire que la Nati est moins dangereuse offensivement que solide défensivement? Sans doute. En tous les cas, s'il a bien effectué son travail d'analyse, ce dont personne ne doute, le constat ne peut pas lui avoir échappé.