Si Granit Xhaka est reparti avec le trophée d'homme du match, ce qui n'était pas immérité au vu de la performance majuscule du capitaine de la Nati, Michel Aebischer en aurait probablement mérité un petit bout, lui qui ne s'attendait pas forcément, voire pas du tout, à entamer l'Euro dans le rôle de titulaire.
Mais, bien sûr, le héros de la journée (un but et un assist) a accueilli la nouvelle très positivement ce mardi à Stuttgart lorsqu'il en a pris conscience pour la première fois. Alors que le staff de la Nati se débattait avec son problème de pelouse en mauvais état, au lendemain de l'arrivée de l'équipe en Allemagne, Murat Yakin a pris Michel Aebischer à part et lui a appris qu'il serait sans doute sur le terrain face à la Hongrie dès le départ. Au poste de piston gauche.
Un sens tactique primordial pour ce rôle
«Oui, c'est mardi que le coach est venu me parler», confirme le milieu de terrain fribourgeois, lequel a dû s'habituer à ce rôle un peu hybride dans ce système asymétrique à trois défenseurs centraux. Ni vraiment latéral, ni vraiment milieu de terrain, Michel Aebischer a dû démontrer toute sa polyvalence et surtout tout son sens tactique, aiguisé par une saison de haut niveau à Bologne.
Surtout, le Fribourgeois de 27 ans a parfaitement mis à profit sa 21e sélection en inscrivant... son premier but en rouge et blanc ce samedi à Cologne! «J'ai cherché si je pouvais avoir un angle de passe avec Ricardo Rodriguez, mais j'ai préféré entrer vers l'intérieur. Je me suis ouvert le chemin du but et j'ai frappé.» Aussi simple que ça. Son but, le tout premier en sélection donc, a de plus été inscrit à un moment hyper-important, juste avant la pause, et a permis à la Suisse de mener de deux longueurs.
Kwadwo Duah et lui avaient joué ensemble en jeunes à YB
Avant cela, le numéro 20 de la Nati s'était déjà montré décisif à la 12e en réussissant une ouverture parfaite pour Kwadwo Duah, lequel a pu ouvrir la marque. «Kwadwo et moi, on se connaît depuis les jeunes d'YB, on avait joué quelques matches ensemble, a rappelé Michel Aebischer. Les deux hommes sont en effet nés en 1997 et, si leurs carrières respectives ont pris des trajectoires différentes, ils se sont retrouvés ce samedi à Cologne. Et de quelle manière!
«Peut-être que son appel et ma passe se sont aussi bien trouvés en raison de ces années passées ensemble. Elles ont ressurgi à ce moment-là!», souriait Michel Aebischer, lequel va sans doute s'endormir paisiblement en ce lundi, alors que la Nati rentrera directement en train à Stuttgart après le match. Et ce même si la réduction du score de la Hongrie lui laissera des regrets, surtout au vu de la manière dont il s'est fait passer devant par Barnabas Varga.
Attention à l'Ecosse mercredi
«Oui, je vais bien dormir. En tout cas j'espère!», a-t-il encore rigolé, même si le but hongrois ne lui fait évidemment pas plaisir. Le Fribourgeois est surtout impatient d'arriver à mercredi pour défier les Ecossais et, peut-être, valider la qualification en 8es de finale. «Mais attention! J'aurais préféré qu'ils entament bien leur tournoi. Là, ils vont arriver revanchards, avec quelque chose à prouver. Ce sera un match compliqué», prévient-il.