Je me suis délecté du spectacle sur la Seine des Jeux olympiques de Paris. Aussi pour ce joyeux bordel de très mauvais goût, disgracieux et irrévérencieux. Y compris pour Philippe Katherine en dieu grec tout nu.
Paris n’avait pas besoin de prouver au monde qu’elle est la plus belle. Un milliard de téléspectateurs le savaient déjà. Paris devait rappeler que les valeurs des démocraties libérales ne sont pas solubles dans l’Olympisme. Et qu’on n’organise pas une cérémonie en Europe comme à Pékin.
Les Jeux des dictatures
Aux derniers Jeux, quelques dictatures dégueulasses ont profité du spectacle d’ouverture pour nous jeter à la figure leur prétendue grandeur. Les Chinois et leur synchronicité grandiloquente digne des stades nord-coréens.
Rappelez-vous ces batteurs de tambours à couper le souffle dont l’identité était écrasée par la masse, spectacle d’une société niant l’individu. Poutine qui se gargarise encore aujourd’hui de l’ouverture de son Sotchi, glorifiant la grande culture russe, tandis qu’il envoie sa chair à canon massacrer et se faire massacrer dans la plus pure tradition de son vieil empire.
Le droit au blasphème
Notre prétendue décadence occidentale vaudra toujours mieux que les pompeuseries post-soviétiques du Kremlin, les cortèges communistes ou les kitcheries des rois du pétrole.
En 2024, ces défilés consacrés à l’honneur national ou religieux, à la drapeaulogie et aux oriflammes, on en a soupé. Et si l’Occident libéral a inventé les plus belles choses, il a aussi inventé le droit au blasphème, au pluralisme, à la remise en question des idées reçues.
Dans une époque où les ennemis de la liberté nous font la guerre à coup de lourdeurs nationalistes, les femmes à barbe, les moqueries du sacré et les outrances ne sont pas seulement permises, elles sont indispensables.