Organisera, organisera pas? Le suspense durait depuis mercredi dernier. C'est désormais officiel: William von Stockalper, directeur du festival mort-né Vibiscum, président du Vevey-Sports, mettra sur pied la fan zone de l'Euro à Vevey!
L'annulation du Vibiscum a fait couler beaucoup d'encre. Le 29 mai, le festival annonçait qu'il ne rembourserait aucun billet. À la place, il a imaginé un système de troc qui a fait hurler les festivaliers. Ces derniers se sont vu proposer deux autres événements à d'autres dates et dans d'autres villes – Morat (FR) et Neuchâtel.
Possible d'amener des snacks et de l'eau
«En séance de Municipalité lundi, nous avons décidé d'autoriser la manifestation, avec une convention paraphée par le collège exécutif et l'organisateur», confirme à Blick la conseillère municipale (exécutif) chargée des sports, Laurie Willommet.
La Socialiste développe le contenu de cette convention. «Elle entérine notre volonté d'accepter une manifestation à caractère gratuit, ouverte à tous et populaire.» Il sera ainsi possible d'amener des collations, et non uniquement des gourdes d'eau, tel qu'initialement prévu.
Caution demandée à l'organisateur
Vevey demande également une caution de 20'000 francs à la société créée pour l'occasion par William von Stockalper, Fan Zone Vevey SARL. Elle garantit la remise en état des pelouses des Jardins du Rivage, prêtés par la Ville.
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Malgré l'existence de cette SARL, pour la Municipalité, il s'agit d'un projet du Vevey-Sports, pour le Vevey-Sports. «Des représentants du club font partie du comité de la fan zone. La SARL signe les contrats, mais le comité prend les décisions», distingue Laurie Willommet.
Qui touchera les bénéfices?
Tous les bénéfices iront-ils à l'association sportive? La convention signée stipule qu'une partie des recettes iront au mouvement juniors du club veveysan. Le reste? La Ville ne le sait pas, mais «ce n'est pas un événement qui fait nécessairement du chiffre, nous l'avons vu lors des éditions précédentes», glisse la Municipale du sport.
Les food trucks qui sustenteront les amateurs de football ont payé leur emplacement. Il y aura également une estrade VIP et un bar, qui ne manquera pas d'engranger quelques sous en proposant des bières fraîches…
Blick a tenté de savoir si William von Stockalper avait, oui ou non, un intéressement dans les recettes de cette fan zone. Mais il n'a jamais répondu. Le festival a fait savoir qu'il ne «faut pas tout mélanger». Or, la page Instagram du festival a été utilisée pour promouvoir la fan zone.
Sécurité en cas d'action des «lésés de Vibiscum»
Et qu'en sera-t-il de la sécurité? Les festivaliers «lésés» par Vibiscum, comme ils se nomment sur Facebook, ont appelé au boycott de la fan zone, voire à son occupation.
«C'est notre rôle d'assurer la sécurité, et nous avons considéré ce risque de débordements, assure l'élue socialiste. S'il devait y avoir une contestation avec violence, qui mettrait en péril la sécurité des personnes présentes, le processus sécuritaire suivra.»
Accepter, ou tout annuler
Mauvais timing, grogne populaire… Pourquoi ne pas avoir nommé un autre organisateur? «Nous n'avons jamais cherché quelqu'un», corrige Laurie Willommet. Vevey a en réalité répondu à une demande d'organisation, arrivée au service des Sports à l'automne dernier.
La Ville avait donc le pouvoir de maintenir ou d'annuler cette fan zone, mais pas les ressources pour en monter une de toute pièce en deux semaines. Elle l'a maintenue, tous les services concernés ayant donné leur aval au projet du Vevey-Sports et de William von Stockalper.
Un événement volontairement simple
La convention a été signée pour s'assurer de la création d'un événement «qui nous ressemble, décrit la municipale. Un lieu multiculturel et rassembleur, qui célèbre aussi les succès du Vevey-Sports».
En un mot comme en cent, la ville de la Riviera ne veut pas d'un Vibiscum déguisé en fan zone. «On espère que les gens vont comprendre que les événements sont séparés et très différents», appelle de ses vœux Laurie Willommet.
Une partie des «lésés du Vibiscum» pointent du doigt la Municipalité veveysanne, qui aurait dû, selon eux, agir pour prévenir le fiasco du festival de musique. La politicienne socialiste rappelle qu'une administration communale n'a pas le pouvoir de se pencher sur les comptes d'un événement privé, installé ou non sur son territoire.