«En Suisse, la police vaudoise ne sait pas maîtriser des situations. Elle tue.» Un parti pris pour le moins tranchant que Mathilde Marendaz, députée au Grand Conseil vaudois sous la bannière d’Ensemble à gauche (EàG), n’a pas hésité à partager sur son compte Instagram. Elle rebondit sur l’affaire du preneur d’otages abattu jeudi 8 février par les forces de l’ordre, alors qu’il retenait 15 personnes sous la menace d’une hache, d’un couteau et d’un marteau.
Contactée par téléphone ce vendredi, l’élue de la gauche radicale n’assume plus ses stories et rétropédale à vitesse grand V. «Je les ai retirées, car j’aimerais connaître les détails de l’affaire avant de me prononcer, écrit-elle dans un message. Je n’ai donc rien à dire à ce stade.» Tiens alors? Des détails comme — par exemple — le fait que l’assaillant aurait résisté à un tir de taser avant d’être mortellement touché par un tir policier, révèle plus tard dans l’après-midi «24 heures»?
Ce n’est pas une première
Ce n’est pas la seule question que Blick aurait aimé poser à l’Yverdonnoise. Dans le fond, quel message voulait-elle transmettre à travers ce post? Estime-t-elle que la police tue parfois illégitimement? Que les forces de l’ordre ont dérapé ce 8 février? Son revirement nous laissera sans réponse.
Pour mémoire, ce n’est pas la première fois que Mathilde Marendaz s’insurge contre des actions policières. Au printemps dernier, la jeune femme de 26 ans provoquait la colère de la droite en s’affichant avec une pancarte dénonçant l’industrie du béton. Un écriteau ramassé au sol lors d’une manifestation qui contenait, en petit, la mention «ACAB» («All cops are bastards» soit «Tous les flics sont des salauds»).
Bien qu’elle assure n’avoir jamais voulu faire l’apologie de ce slogan anti-forces de l’ordre, l’élue de la gauche radicale a payé cher son geste. Elle a reçu à son domicile une lettre contenant des menaces de mort particulièrement violentes, la poussant à porter plainte.