Mathilde Marendaz (Ensemble à Gauche - POP) a indiqué, la semaine dernière, avoir reçu une lettre de menaces à son domicile. Ce courrier, injurieux et violent, lui reprochait notamment de s'être exposée avec une pancarte, sur laquelle figurait, en petit, un slogan anti policiers.
Lundi, c'est le conseiller communal lausannois Samson Yemane (PS), administrateur à l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés, qui a reçu une lettre anonyme menaçante. Intitulé «Mort aux réfugiés», le texte ressemble, sur certains passages, à celui adressé à Mathilde Marendaz. Mercredi, ce fut au tour de la jeune socialiste Mathidle Mottet de recevoir des menaces similaires.
Le Grand Conseil s'est emparé mardi après-midi du sujet. En ouverture de séance, le président du Parlement vaudois, Laurent Miéville, a adressé un message au nom du Bureau du Grand Conseil. Il a relevé que cette «recrudescence» de menaces envers les élus était «préoccupante» et «choquante». Il a incité «les personnes concernées» à prendre contact avec le Ministère public.
«Infâme violence»
Dans la foulée, plusieurs députées ont demandé à prendre la parole pour condamner «fermement» ces menaces. Ecrire une lettre anonyme de menaces constitue «un acte lâche, méprisable et odieux», a déclaré Florence Bettschart-Narbel (PLR). Elle a dénoncé «la gravité des faits» et relevé qu'il revenait désormais à la justice de «faire son travail».
Ces lettres «d'une infâme violence» ne sont «pas acceptables», a affirmé Elodie Lopez (Ensemble à Gauche - POP). Elle a souligné le caractère particulièrement «raciste et sexiste de ces écrits».
De son côté, Carine Carvalho (PS) a rappelé que ces lettres s'inscrivaient «dans une longue série d'insultes reçues par le passé par des politiciennes». Elle a jugé que de telles menaces avaient pour but de «réduire les femmes au silence» et de les «éloigner de la vie politique».
La socialiste a annoncé le dépôt d'une résolution pour que les membres du Grand Conseil puissent faire bloc contre ces menaces, comme ils l'avaient fait en début d'année avec le co-président des chasseurs vaudois, alors lui aussi menacé de mort.
Finalement, Géraldine Dubuis (Vert-e-s) a regretté «une dérive sociétale» qui «met à mal notre démocratie». Elle a souligné l'importance de «préserver la liberté de parole, la richesse des avis et des idées», menacées lorsque des personnes utilisent «les menaces et les injures».
(ATS)