Quotas de temps de parole
Cette élue verte sait comment faire taire les hommes au Parlement

Les hommes parlent deux fois plus que les femmes au Parlement, selon la RTS. C'est inacceptable pour la coprésidente des Jeunes Vert-e-x-s, qui appelle à un quota de temps de parole. Sa proposition: une femme devrait s'exprimer après chaque intervention d'un homme.
Publié: 21.09.2023 à 06:03 heures
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Dernière mise à jour: 21.09.2023 à 08:38 heures
La coprésidente des Jeunes Vert·e·x·s veut un quota de temps de parole au Parlement.
Photo: (KEYSTONE/Peter Schneider)
Thibaud Mabut

Imposer des quotas de temps de paroles entre femmes et hommes au Parlement? La coprésidente des Jeunes Vert-e-x-s l'appelle de ses vœux. Margot Chauderna aimerait ainsi mettre un terme à la répartition inégale de la parole à Berne.

Les hommes parlent en effet deux fois plus que les femmes au Parlement, selon une analyse de la RTS. Au Conseil national, cette différence s'explique simplement par la moins grande proportion d'élues que d'élus. Mais au Conseil des Etats, cette disparité va au-delà: avec 29% des sièges (26% en début de législature), les femmes n'atteignent que 19% du temps de parole. La raison, selon la jeune verte: les «dynamiques de domination» qui déséquilibrent les débats.

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Mais alors quelle forme prendrait un tel quota? Margot Chauderna propose de transposer une règle déjà appliquée lors des assemblées générales de la section jeune du parti écologiste: «On s’est rendu compte que même dans nos AG, les personnes qui s’identifient comme des hommes cisgenres prennent plus la parole», explique la conseillère générale fribourgeoise.

Une femme doit s'exprimer après chaque intervention d'un homme

La jeunesse de son parti a donc mis en place une mesure forte: «Pour y remédier, on a décidé il y a plus de deux ans que si deux hommes cisgenres prennent la parole à la suite, on arrête le débat. Il faut donc que des femmes ou des minorités de genre participent, sinon on considère qu’on a assez discuté et on passe à autre chose.» Autrement dit, chaque intervention d'un homme devrait être suivie par la prise de parole d'une femme. Sinon couic, fin du débat.

La coprésidente des jeunes écologistes se montre aujourd'hui satisfaite des résultats, mais ne compte pas s'arrêter là: «La mesure a eu un vrai impact selon nos statistiques. Ce n’est toutefois pas une panacée, puisqu’elle se limite aux débats. S’assurer que la répartition de la parole est égalitaire est un travail permanent.»

«Élire plus de femmes ne suffit pas»

Margot Chauderna ajoute par ailleurs que des quotas de sièges ne permettraient pas d'atteindre une véritable égalité: «Il y a plus de femmes au Parlement que lors de la législature précédente. Mais leur temps de parole n’a pas augmenté! Élire plus de femmes ne suffit donc pas.»

Malgré cela, la coprésidente des Jeunes Vert-e-x-s relève que la priorité de son parti reste d'augmenter la représentativité du Parlement. Sa section propose ainsi de remplacer – purement et simplement – le Conseil des Etats par un Conseil citoyen. Celui-ci serait composé sur la base d'un mode de distribution permettant une représentation parfaite de la population suisse.

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