La petite commune de Grächen est surnommé «le conte de fée». Et ce n'est pas sans raison: grâce à son télécabine, ce petit village de montagne du Haut-Valais est un lieu d'excursion particulièrement apprécié des enfants. Et pour cause! Tout au long du trajet qui mène au parc pour enfants du Hannigalp, il est possible d'écouter divers contes des frères Grimm.
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Le plus gros employeur du village
Mais depuis la semaine dernière, une ambiance morose règne dans le village en lieu et place de cette atmosphère paisible: la société touristique de Grächen (TUG), qui gère les remontées mécaniques et le domaine skiable de la commune, traverse une crise financière. L'entreprise a même déposé une demande de sursis concordataire le 8 février auprès du tribunal de district de Viège, qui lui l'a accordé le lendemain. La petite société a maintenant quatre mois pour examiner les possibilités qui s'offrent à elle pour assainir ses finances.
La firme est essentielle pour Grächen, non seulement parce qu'elle est le plus gros employeur de la commune, mais aussi parce que le village de montagne vit fondamentalement du tourisme. Pour Roman Rogenmoser, CEO de TUG, la situation n'est «pas simple» et la pression est énorme. Une faillite de la société touristique de la station aurait des conséquences désastreuses: «Si les remontées mécaniques doivent fermer, c'est game over», alerte le patron.
Des possibilités d'action limitées
Mais que s'est-il passé? Cette question a probablement préoccupé tous les habitants de Grächen lorsqu'ils se sont rendus à la réunion d'information de jeudi soir. Personne ne voulait toutefois s'exprimer sur la situation avant le début de la séance – la tension était trop grande, l'incertitude trop profonde.
Puis le moment est venu: environ 280 personnes se sont rassemblées dans la salle de sport transformée au pied levé en lieu de réunion. Aucune place n'est restée vide. Serrées les unes contre les autres, les personnes présentes ont attendu patiemment que le président du conseil d'administration de TUG Kurt Schär ouvre l'assemblée: «C'est incroyable de voir l'intérêt que cela suscite», a-t-il déclaré, visiblement ému, avant d'expliquer à quel point la situation était difficile et les possibilités d'action limitées.
Un déficit de 4,6 millions de francs
Mais pourquoi la société touristique annonce-t-elle le dépôt d'un sursis concordataire en cours de saison? Selon les responsables, la raison est simple: pour qu'une telle démarche puisse être approuvée, il faut prouver que la poursuite de l'exploitation est préférable à une fermeture. De plus, la demande ne peut être déposée que si l'entreprise dispose de suffisamment de liquidités.
Une procédure de faillite aurait été la pire des variantes: l'entreprise serait immédiatement arrêtée et il faudrait licencier les collaborateurs sans préavis. Grâce au sursis concordataire provisoire, l'exploitation courante et les emplois sont garantis jusqu'à la fin de la saison courante.
Il a fallu un certain temps avant que l'une des personnes présentes ne pose la question qui brûlait toutes les lèvres: comment en est-on arrivé là? Selon les responsables, Grächen n'est pas difficulté à cause du manque de neige. Le chiffre d'affaires n'est pas non plus en cause. Ce sont plutôt l'augmentation des coûts du personnel et de l'énergie, l'accroissement des frais administratifs et l'inflation qui ont été fatals au domaine skiable. Sans mesure supplémentaire, le déficit aurait même atteint les 4,6 millions de francs à la fin avril 2025.
La population s'inquiète
À la suite de ces explications, les murmures et les chuchotements ont traversé le public, manifestement peu satisfait de la réponse fournie par les dirigeants de la petite société. Mais le président du conseil d'administration a tout de même cherché à les rassurer: «Nous ne recherchons pas les coupables, mais les erreurs.»
Après la réunion, un habitant a déclaré: «On savait déjà que tout n'était pas rose.» Mais la nouvelle l'a tout de même choqué. Une femme qui possède une résidence secondaire à Grächen a elle aussi exprimé son inquiétude, tout en se disant confiante quant au fait que le village saurait rester uni.
Une chose est claire: Grächen ne tient pas seulement à cœur aux habitants. Le CEO de TUG Roman Rogenmoser le clame également: «Nous avons besoin de soutien. Seuls, nous n'y arriverons pas.»