Une intervention de grande envergure a ébranlé le canton d'Argovie. Mercredi, un Espagnol de 43 ans s'en est pris à plusieurs passants à Zofingue avec une arme blanche à au moins trois endroits. «Il a traversé la rue et a poignardé plusieurs passants au hasard», a indiqué la police cantonale argovienne. L'auteur aurait commencé son attaque à la gare, puis aurait poursuivi sa course en direction du centre de formation de la ville, où il aurait attaqué d'autres personnes sur le chemin et finalement sur le site lui-même.
En fin de soirée, la police a confirmé un total de six blessés, dont deux graves. On ne sait pour l'instant que très peu choses sur le principal suspect. Selon la police cantonale, l'homme serait d'origine étrangère et âgé d'environ 40 ans. Il se trouve actuellement à l'hôpital et est surveillé par la police. Car lui-même s'est blessé tout seul lors du drame, selon le porte-parole de la police Bernhard Graser.
L'auteur s'est retranché dans un bâtiment
Après avoir perpétré son attaque, l'auteur s'est retiré dans un bâtiment qui a été encerclé par une unité spéciale de la police. Pendant ce temps, la population a été priée de contourner la zone. Vers 18h40, l'alerte a été levée: l'homme a été arrêté.
Dans un premier temps, la police n'a pas pu donner d'autres informations sur l'auteur de l'agression. «Le motif n'est pas encore clair du tout», a déclaré le porte-parole à Blick. «Nous n'avons aucune indication sur des potentiels complices.» L'identité de l'auteur n'a pas pu être établie jusqu'à présent. Selon le journal «20 Minuten», il ne portait pas de pièce d'identité sur lui.
L'école cantonale de Zofingue, située à proximité de l'un des lieux du crime, a été évacuée à titre préventif peu avant 17 heures. Un hélicoptère de sauvetage, divers véhicules de police ainsi que les services sanitaires sont intervenus. Des photos de lecteurs montraient en outre de nombreux véhicules à gyrophares dans la région.
Rick Bongaards, 18 ans, se trouvait au centre éducatif lorsqu'une enseignante blessée est arrivée. «Nous étions en cours et soudain la porte s’est ouverte et une professeure est entrée pour nous prévenir. Elle a dit qu'elle avait été attaquée. Au début, elle a dit avoir été menacée avec un couteau. Elle avait une blessure au cou», raconte l'étudiant à Blick. Il était inquiet et, au début, ne croyait pas qu'une chose pareille puisse arriver. Le professeur aurait également dit à ses élèves ne devaient pas paniquer. «Elle a parcouru le centre éducatif et a prévenu tous les élèves qui s’y trouvaient encore.»
Une bagarre entre le passant et l'agresseur?
Blick s'est entretenu avec une riveraine qui préfère rester anonyme après tous ces incidents. Une bagarre aurait éclaté entre l'auteur des faits et un ouvrier devant sa maison: «Je pense que l'homme a essayé d'interpeller l'homme», raconte-t-elle. Au début, elle pensait qu'il s'agissait d'une simple bagarre de rue. Mais elle s'est vite rendu compte qu'elle avait tort. «Le visage de l'homme était couvert de sang», se souvient-elle.
La témoin ne sait pas avec quoi l'agresseur a blessé l'ouvrier. Une connaissance de la riveraine, infirmière et sur place au moment des faits, a apporté les premiers soins à l'homme. Le choc est encore bien présent. «Je dois encore digérer tout ça», glisse la voisine quelques heures après l'incident. Son témoignage a été recueilli par la police. Les autorités ont circulé dans le quartier jusque tard dans la nuit et se sont entretenues avec les riverains en quête d'informations.
La police a confirmé à Blick qu'un incident s'était produit entre l'auteur et un homme qui a voulu intervenir après qu'une femme a été agressée. S'agit-il de l'ouvrier en question? Peut-être bien.
Une femme enceinte agressée
Dans une interview accordée à Tele M1, le Bâlois Sandro Lombardo, dont la femme enceinte a été agressée, raconte: «J'étais au téléphone avec elle, elle a vu l'homme. Il lui a dit bonjour, puis l'a saisie par derrière et l'a frappée.» L'agresseur avait un couteau sur lui qui, selon sa femme, n'avait pas l'air «très tranchant».
La femme du Bâlois a été blessée à la tête, mais pas au ventre. «Elle est toujours à l'hôpital et a le visage tuméfié. Mais elle va bien jusqu'à présent. Heureusement, il n'est rien arrivé à l'enfant», souffle le futur papa.
Jessica Bogli, 38 ans, est aussi une riveraine. Elle raconte à Blick comment elle a vécu l'intervention. «On avait peur parce qu'au début, on nous a dit de rester à l'intérieur. J'étais seule et je me suis dit que je voulais juste que ça se termine.» L'unité spéciale de la police cantonale, qui a arrêté l'auteur de l'agression, a impressionné la locataire. «Je n'avais encore jamais vu d'unité spéciale, ça fait peur!»
Plusieurs couteaux utilisés
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'assaillant est un Espagnol de 43 ans qui s'est servi de différents couteaux. Il présente un comportement psychique inhabituel, selon le Ministère public qui précise qu'il n'existe aucun contexte terroriste en l'état actuel de l'enquête. Ses motifs n'ont pas encore été établis. Selon la radio alémanique SRF, il s'agit d'un citoyen de l'UE qui a déposé puis retiré une demande d'asile. Les personnes blessées en partie grièvement sont toujours hospitalisées, indique jeudi la police cantonale argovienne. L'auteur de l'attaque, «un étranger d'environ 40 ans», selon la police, se trouve lui aussi à l'hôpital, en observation.
La police n'a pas encore pu établir clairement les motifs et l'identité de cet homme. Selon une information diffusée par la radio SRF, basée sur des renseignements pris auprès du Secrétariat d'État aux migrations (SEM), il s'agit d'un ressortissant de l'Union européenne (UE) qui a déposé une demande d'asile en Suisse lundi, avant de la retirer mardi.
La police privilégie la piste d'un agresseur isolé. Ce dernier ayant été arrêté, les mesures prises mercredi ont été levées. Les autorités informeront davantage «en temps voulu» sur cette affaire.
(Avec ATS)