L'enquête préliminaire est ouverte. Mercredi soir et jeudi matin, les 22 et 23 novembre, les chanoines de l'abbaye de Saint-Maurice ont été bien obligés d'ouvrir la porte à Nicolas Dubuis, procureur général du Valais, et aux inspecteurs de la police cantonale. La Conférence des évêques suisses n'est plus seule à enquêter.
Selon le communiqué de la police valaisanne, le but est «de déterminer l’existence d’éventuelles infractions commises en Valais qui ne seraient pas prescrites ou déjà traitées». Il s'agit donc pour le Ministère public et les policiers de trouver des cas qui ne figureraient pas dans l'étude de l'Université de Zurich, qui relevait plus de 1000 cas d'abus au sein de l'Église catholique suisse depuis le milieu du 20e siècle.
Des archives mortes et vivantes ajoutées au dossier
L'archiviste de l'abbaye aurait livré des documents au premier magistrat du canton alpin «de façon volontaire», selon la police. Quatre jours après les révélations de «Mise au Point», la RTS indique que le procureur est reparti avec des archives «mortes» et des archives «vivantes», qui concernent respectivement «des chanoines décédés» et «des chanoines encore en place». Un des prêtres a quant à lui été entendu dans le cadre de l'enquête.
Un chanoine s'était dénoncé la semaine dernière, deux jours avant la diffusion de l'enquête du média de service public, a informé «Le Nouvelliste». L’homme aurait avisé le père-abbé ad interim Roland Jaquenoud, lui-même accusé d'abus, de ses abus commis sur des mineurs dans les années 1970 à Porrentruy (JU).
Dans son communiqué, la police rappelle que le ministère public et elle se tiennent «à disposition des victimes ou de toutes personnes qui souhaiteraient dénoncer des faits de cette nature.»
A la suite de ces révélations, une conférence de presse est organisée ce jeudi 23 novembre à Bex.