L'offensive terrestre annoncée par Israël depuis des semaines et redoutée par 2,3 millions de personnes à Gaza aurait-elle commencé? Les forces armées israéliennes ne veulent pas le confirmer officiellement. En tout cas, ce qu'il s'y passe ne présage rien de bon: 24 heures après une incursion de chars et d'unités d'élite dans la bande côtière palestinienne, les troupes israéliennes se trouvaient toujours à Gaza samedi soir.
Vendredi midi, j'étais encore à Kfar Aza, un kibboutz envahi par les combattants du Hamas, à moins d'un kilomètre et demi de Gaza. L'armée israélienne a tiré des obus d'artillerie toutes les minutes à proximité, contre les positions du Hamas à Gaza. Des avions de chasse tonnaient dans le ciel nuageux.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le bruit des avions militaires israéliens m'a également réveillé dans ma chambre d'hôtel à Nazareth, dans le nord d'Israël. Depuis la base de l'armée de l'air toute proche, Israël mène des attaques répétées contre la Syrie et les positions du Hezbollah au sud du Liban.
Des corps de femmes violées et d'enfants torturés
Au niveau sonore, la guerre semble battre son plein. Au moins 1400 Israéliens et probablement plus de 6000 Palestiniens ont perdu la vie depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre, parfois de la manière la plus brutale. A Kfar Aza, l'officier supérieur israélien Golan Vach m'a raconté qu'il avait retiré de ses propres mains dans les décombres du kibboutz les corps de femmes violées et d'enfants torturés. Ces derniers jours, j'ai entendu des histoires d'horreur en provenance de Gaza, où des enfants luttaient pour leur vie, restant inaccessibles sous les décombres des maisons bombardées.
Après les violentes attaques israéliennes de la nuit dernière sur Gaza, il semble clair que la guerre au Proche-Orient est entrée dans une nouvelle phase. C'est également ce qu'a formulé samedi le ministre israélien de la Défense Joaw Gallant. Peut-être s'agissait-il d'un dernier avertissement des Israéliens envers le Hamas pour qu'il libère enfin les plus de 220 otages enlevés à Gaza. Peut-être s'agissait-il du lancement de l'offensive terrestre, car les négociations secrètes sur la libération des otages ont échoué et qu'Israël mise désormais sur la fermeté totale contre le Hamas.
Les gens ici en Israël disent tous la même chose: «Nous voulons que nos otages soient libérés. C'est la seule chose qui compte.» Je ne sais pas ce que mon contact à Gaza, avec lequel j'ai eu des échanges presque quotidiens, aurait à dire sur la nuit dernière. Je n'ai pas pu le joindre samedi.