Après l'échec de la marche sur Moscou, le président russe Vladimir Poutine a exilé le chef du groupe Wagner Evgueni Prigojine et ses hommes en Biélorussie. Des milliers de soldats de l'entité paramilitaire sont désormais stationnés dans le pays. Ils y causent apparemment de gros problèmes.
Le politicien d'opposition biélorusse Pavel Latouchka explique dans un entretien accordé au «Frankfurter Rundschau» ce qu'il advient depuis l'arrivée des mercenaires dans ce pays dirigé par une dictature. «Nos sources biélorusses nous informent que les mercenaires de Wagner se promènent avec des armes dans les magasins et qu'ils harcèlent les jeunes filles biélorusses», raconte Pavel Latouchka. L'opposant vit depuis des années en exil à Varsovie, capitale de la Pologne voisine.
De nombreux Biélorusses voient la guerre en Ukraine d'un œil critique. Préoccupés par la sécurité publique, des habitants se sentiraient menacés par l'arrivée des militaires. «Cela est confirmé par le fait qu'Alexandre Loukachenko est pratiquement obligé d'expliquer constamment aux Biélorusses, à chaque discours public, pourquoi le groupe Wagner est présent dans le pays», explique Pavel Latouchka.
15'000 mercenaires supplémentaires?
Selon les sources de l'opposant biélorusse, les forces de sécurité du pays auraient également du mal avec les troupes du groupe Wagner. Les mercenaires seraient «un problème et un défi pour la sécurité de la société». Il n'est toutefois pas possible de vérifier de manière indépendante les informations données par le politicien d'opposition.
Selon ce dernier, le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko est pris entre deux feux. D'une part, il doit soutenir son allié Poutine, tout en luttant d'autre part contre la résistance de sa propre population.
On ne sait pas combien de combattants de Wagner se trouvent exactement en Biélorussie. Mais les rumeurs selon lesquelles 15'000 soldats de Wagner supplémentaires seraient stationnés en Biélorussie se multiplient. Cela suscite des inquiétudes au sein du pays.
De son côté, la Pologne a déjà réagi. Plus de 1000 soldats polonais supplémentaires ont été transférés à la frontière avec la Biélorussie. Selon les données officielles, il s'agit ainsi de réagir aux «tentatives de déstabilisation aux frontières».