Les 7 vies du président ukrainien
Voici pourquoi les tentatives d'assassinat contre Zelensky ont échoué

Des attentats contre le président ukrainien ont été évités à plusieurs reprises. Le professionnel de l'armée britannique Glen Grant, qui a conseillé le ministère ukrainien de la Défense, pense que les Russes ne veulent pas du tout tuer Volodymyr Zelensky.
Publié: 08.08.2023 à 21:01 heures
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Proche de la population: fin juillet, Volodymyr Zelensky s'est fait photographier dans un magasin sur le front de guerre à Donetsk.
Photo: IMAGO/ZUMA Wire
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Guido Felder

Il marche dans des rues bombardées, prononce des discours publics et se rend à l'étranger. Et pourtant, toutes les tentatives d'assassinat contre le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont pu être évitées jusqu'à présent — douze au total depuis le début de la guerre.

Cette semaine, les autorités ukrainiennes ont notamment annoncé l'arrestation d'une femme. Elle aurait recueilli des informations pertinentes pour les services secrets russes sur la visite de Volodymyr Zelensky dans la région de Mykolaïv, au sud de l'Ukraine, après la destruction du barrage de Kakhovka le 6 juin. Les Russes avaient apparemment prévu une «attaque aérienne majeure sur la région».

Autre exemple de l'été 2022: lors d'un contrôle de routine à Kiev, la police a arrêté un automobiliste. Ses papiers étaient en règle, mais sa nervosité le trahissait. Sur son téléphone portable, les enquêteurs ont trouvé des photos d'installations militaires et de transport de matériel de guerre.

La personne arrêtée fait partie de plus d'un millier de personnes en Ukraine qui travaillent pour les services de renseignement russes. Selon le ministère de l'Intérieur, elles n'espionnent pas seulement l'Ukraine, mais planifient également des attentats. Les troupes de mercenaires du chef tchétchène Ramzan Kadyrov ainsi que les troupes de Wagner ont par ailleurs tenté à plusieurs reprises de s'en prendre à Volodymyr Zelensky, explique-t-on.

L'Amérique met en garde Volodymyr Zelensky

Avant l'invasion russe, Volodymyr Zelensky avait déjà échappé au moins à deux attentats. Sans doute grâce au directeur de la CIA William J. Burns, qui s'était rendu spécialement à Kiev pour «faire passer un test de réalité» à Volodymyr Zelensky, alors naïf, et l'informer du danger. C'est en tout cas ce que l'on peut lire dans le livre «The Fight of His Life: Inside Joe Biden's White House» de Chris Whipple.

Après le déclenchement de la guerre, les mesures de sécurité ont été massivement renforcées. Volodymyr Zelensky a d'ailleurs un bunker fortement sécurisé sous son bureau. Celui qui veut lui rendre visite doit franchir plusieurs barrages routiers. Les sacs sont passés aux rayons X, les cadeaux sont contrôlés quant aux radiations.

Aucun intérêt à tuer

Mais comment Volodymyr Zelensky parvient-il à échapper sans cesse à ses ennemis? Glen Grant, ancien lieutenant-colonel de l'armée britannique, analyste de la défense auprès de l'Institut ukrainien pour l'avenir et ancien conseiller du ministère ukrainien de la Défense, fait une déclaration étonnante à ce sujet. Les Russes n'auraient aucun intérêt réel à éliminer Volodymyr Zelensky. «Lors de sa visite à Kherson, les Russes ne l'ont pas attaqué, alors qu'il était à portée de leur artillerie et qu'il aurait été facile de s'approcher de lui», déclare-t-il à Blick.

L'important entourage de gardes du corps de Volodymyr Zelensky serait avant tout un spectacle et peu efficace. Glen Grant en explique les raisons. «Un attentat est rarement perpétré à bout portant, mais à distance par un tireur d'élite, un missile antichar, un drone ou une roquette.»

Contrairement aux rapports des services de sécurité ukrainiens, il n'a lui-même jamais entendu parler d'une véritable attaque contre Volodymyr Zelensky. «Il n'y a pas de preuves ni de procédures judiciaires sérieuses», affirme l'ancien lieutenant-colonel.

Volodymyr Zelensky «mou»

Si le Kremlin ménage Volodymyr Zelensky, c'est peut-être par raisons stratégiques, indique Glen Grant. «Tout autre président agirait plus durement et serait moins disposé à accepter des pourparlers de paix.»

Néanmoins, on ne peut jamais exclure un attentat. Selon le Britannique, ce sont surtout des sources ukrainiennes qui mettent en garde contre des tentatives d'assassinat. «Il y a toujours beaucoup d'Ukrainiens qui ont de la famille et des amis en Russie.» Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de l'Ukraine, avait déjà tenu des propos similaires: des attentats auraient pu être déjoués grâce à des informations provenant du FSB, le service de renseignement intérieur russe. Au sein des services secrets, il existe un groupe qui s'oppose à la guerre en Ukraine, a-t-il déclaré lors d'une interview télévisée.

En outre, le père d'Andriy Yermak, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, était autrefois employé par les services secrets soviétiques (KGB). Glen Grant donne à cet homme une importance particulière: «De nombreux Ukrainiens disent qu'il n'y aura pas d'attentat tant que Yermak travaillera pour Volodymyr Zelensky.»

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