Le coup d’envoi de la contre-offensive ukrainienne a été donné il y a plus de deux mois. Des milliers de soldats formés par l’Occident ont été envoyés sur le front dans le but de récupérer les territoires conquis par la Russie.
Ces dernières semaines, les Ukrainiens ont déjà enregistré quelques petits succès. Le prix à payer est toutefois élevé: dans une interview accordée à l’agence de presse Reuters, les soldats ukrainiens révèlent à quel point le combat est épuisant.
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Bilan à ce jour: la bataille le long du front dans le sud-est du pays s’est révélée plus dure et plus sanglante que prévu. «Les Russes nous attendaient», raconte un soldat ukrainien nommé Bulat, qui s’est lancé dans le combat la semaine dernière avec son unité à bord de véhicules blindés.
«Ils ont méthodiquement détruit les routes»
Les troupes du président Vladimir Poutine auraient recours à diverses stratégies pour ralentir les Ukrainiens. Les Russes minent ainsi le champ de bataille ou creusent des fossés qui bloquent les accès aux villages, même par temps sec. «Ils ont méthodiquement détruit les routes. Même marcher était assez difficile», raconte Bulat, 29 ans.
Pour les troupes ukrainiennes, les conséquences sont désastreuses: leur rythme est plus lent et les pertes sont importantes. «Pour cent mètres pris, nous perdons quatre à cinq soldats en moyenne», a déclaré fin juillet un fantassin qui se bat près de Donetsk au «Kiev Post». Cela a évidemment un impact considérable sur le moral des troupes.
Bulat et son unité l’ont également appris à leurs dépens. «Ils nous ont tirés dessus avec des armes antichars et des lance-grenades. Mon véhicule a roulé sur une mine antichar, mais tout allait bien, le véhicule avait encaissé le coup et tout le monde était en vie. Nous avons mis pied à terre et couru vers les abris. Car le plus important, c’est de trouver un abri et de continuer à avancer.»
Des pertes importantes doivent être évitées
Les autorités de Kiev ont reconnu que leur contre-offensive se déroulait plus lentement que prévu. Selon les commandants, ce rythme lent est toutefois nécessaire pour limiter autant que possible les pertes.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déjà exprimé son scepticisme quant au succès rapide de la contre-offensive. «La contre-offensive en est encore à ses débuts. C’est difficile. Nous avons, je pense, encore plusieurs mois devant nous», a-t-il avancé dans un entretien avec CNN. Il fait actuellement miroiter des avions de combat F-16 à l’Ukraine.
Selon les sources officielles, d’ici une à trois semaines, il sera possible de déterminer dans quelle mesure la contre-offensive en Ukraine porte ses fruits. C’est le temps que devrait durer la nouvelle opération si elle est couronnée de succès.