Menace du politique russe Medvedev
«Si l'offensive ukrainienne est un succès, nous devrons utiliser une arme nucléaire»

Les ennemis de la Russie ont intérêt à espérer son succès en Ukraine, a déclaré l'homme d'État russe Dmitri Medvedev. Sinon, Moscou sera obligé de déclencher un bouleversement nucléaire mondial, avertit-il.
Publié: 01.08.2023 à 10:36 heures
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Dernière mise à jour: 01.08.2023 à 12:25 heures
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Les photos du président russe Vladimir Poutine (à droite) et de son prédécesseur Dmitri Medvedev sont utilisées comme cibles lors d'un tournoi de fléchettes à Odessa, dans le sud de l'Ukraine.
Photo: DUKAS

Il est considéré comme un des porte-paroles les plus offensifs du Kremlin: l'ancien président de la fédération de Russie Dmitri Medvedev a déjà évoqué à plusieurs reprises la menace d'un conflit nucléaire autour de l'Ukraine. Dimanche, il a averti que Moscou pourrait utiliser une arme nucléaire si la contre-offensive de Kiev était couronnée de succès.

«Imaginez que l'offensive soutenue par l'OTAN réussisse et qu'elle démolisse une partie de notre pays, a déclaré Dmitri Medvedev sur ses canaux de communication. Nous serions alors contraints d'utiliser une arme nucléaire.»

C'est selon les règles d'un décret du président russe que la Russie se verrait obligée de recourir à sa propre doctrine nucléaire, selon l'homme d'État russe. «Il n'y aurait tout simplement pas d'autre possibilité. Nos ennemis devraient donc prier pour le succès de nos combattants», a-t-il conclu.

Mobiliser plus d'hommes

Pendant ce temps, les indications selon lesquelles Poutine se prépare à une longue guerre d'usure en Ukraine se multiplient. Une loi de mobilisation adoptée la semaine dernière par la Douma vise à maximiser la capacité de combat de la Russie. La nouvelle loi relève l'âge des conscrits et permet au Kremlin d'envoyer des centaines de milliers d'hommes supplémentaires au combat.

En effet, Moscou a relevé de 27 à 30 ans la limite d'âge pour effectuer le service militaire obligatoire – et pourrait encore relever cette limite d'âge à l'avenir. «Ces modifications législatives servent une grande guerre et une mobilisation générale, a commenté Andreï Kartapolov, président de la commission de la défense de la Douma. Et l'odeur de cette grande guerre se fait déjà sentir», a-t-il déclaré, cité par le «Financial Times».

A terme, cela pourrait étouffer le soutien occidental à l'Ukraine, selon Alexander Gabuev, directeur du Carnegie Russia Eurasia Center à Berlin. «Beaucoup en Ukraine et en Occident veulent croire que le président russe a été poussé dans ses derniers retranchements.» Selon lui, la pression des sanctions sur la Russie augmente. Mais «en ce qui concerne la guerre elle-même, analyse Alexander Gabuev, le Kremlin ne semble pas encore impressionné par la contre-offensive ukrainienne. Même si Kiev fait de nouvelles avancées, le Kremlin pourrait les rejeter comme étant temporaires.»

Poutine compte sur la frustration de l'Occident

Poutine «mise sur le fait que les effectifs russes potentiellement mobilisables sont trois à quatre fois plus importants que ceux de l'Ukraine, il compte puiser dans cette ressource à volonté: mobiliser beaucoup plus d'hommes, les armer, les former et les envoyer au combat. C'est précisément le but de la nouvelle loi, explique Alexander Gabuev. Elle doit aider le Kremlin à éviter une nouvelle mobilisation officielle.»

Le Kremlin espère que la reconstruction rapide de l'armée russe – les usines militaires fonctionnent 24 heures sur 24 – et la décimation progressive de l'économie et des forces armées ukrainiennes conduiront à une frustration croissante en Occident et à une baisse de soutien envers Kiev.

Poutine a commis «de nombreuses erreurs fatales. Mais tant qu'il sera au pouvoir, Moscou utilisera ses ressources toujours énormes pour réaliser son obsession de détruire et d'assujettir l'Ukraine. Toute stratégie à long terme de l'Occident doit tenir compte de cette réalité» conclut Alexander Gabuev.


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