La Communauté des officiers pour la sécurité internationale (COSI), considérée par les Etats-Unis comme une société écran pour le groupe Wagner en Centrafrique, a partagé jeudi soir sur Telegram un message audio attribué à Evgueni Prigojine.
On reconnait la voix et le ton distinctifs d'Evguenii Prigojine, mais l'AFP n'est pas en mesure de confirmer pleinement l'authenticité du message, car, depuis le 26 juin, après sa tentative de mutinerie avortée en Russie, fin juin, le chef de Wagner n'a diffusé aucune déclaration officielle sur les comptes de son organisation.
«Ce qu'il s'est passé au Niger, ce n'est rien d'autre que la lutte du peuple nigérien contre les colonisateurs qui essayent de lui imposer leurs règles de vie», affirme Evgueni Prigojine dans ce message présumé.
«Pour tenir en laisse (les peuples africains), les anciens colonisateurs remplissent ces pays de terroristes et de différentes bandes armées, en créant eux-mêmes une immense crise sécuritaire», assure-t-il.
Selon lui, les «anciens colonisateurs» ont envoyé des missions militaires avec des «dizaines de milliers de soldats qui ne sont pas en mesure de défendre la population d'Etats souverains».
«La population souffre. Et c'est de là que vient l'amour pour la société privée Wagner, et l'efficacité de Wagner, parce qu'un millier de combattants de Wagner est en mesure d'instaurer l'ordre et de détruire les terroristes», estime Evgueni Prigojine.
Depuis mercredi soir, des militaires putschistes séquestrent le président nigérien Mohamed Bazoum, allié de la France dans ce pays qui est l'ultime pivot du dispositif antijihadiste français au Sahel.
Les militaires putschistes ont appelé «la population au calme» après des incidents lors d'une manifestation à Niamey organisée pour les soutenir, pendant laquelle des drapeaux russes flottaient et des slogans anti-français étaient scandés.
Les déclarations présumées d'Evgueni Prigojine interviennent alors que le deuxième sommet Russie-Afrique, en présence de dizaines de délégations de pays africains et du président russe Vladimir Poutine, se tient actuellement à Saint-Pétersbourg.
(AFP)