Le lance-roquettes HIMARS M142 donne du fil à retordre à l’armée russe. Les États-Unis en ont livré plusieurs à l’armée ukrainienne, leur conférant un avantage militaire certain. Les hommes de Volodymyr Zelensky ont pu, depuis la livraison des lance-roquettes, récupérer l’île aux Serpents, détruire d’importantes bases russes et provoquer des pertes importantes au sein de l’armée de Vladimir Poutine.
De son côté, le système de défense antimissile russe S-400 peine à contrer les attaques du lance-roquettes américain. Pour couronner le tout, les Ukrainiens peuvent compter sur des images fournies par les satellites occidentaux, précieuses pour connaître la localisation de l’armée russe. C’est ce qu’affirme le portail d’information russe Pravda.ru.
La guerre pourrait devenir spatiale
L’utilisation d’images satellites en cas de guerre n’est pas inédite. Actuellement, les Russes sont désavantagés par la situation. Selon l’agence de presse russe RIA Novosti, des satellites commerciaux de la société américaine Maxar auraient fourni aux forces armées ukrainiennes des images de Belgorod, de l’île aux Serpents et de la région de Rostov. Le système de satellites Starlink d’Elon Musk est également dans la ligne de mire des troupes russes.
«Les missiles guidés par satellite des HIMARS détruisent la Russie», dénonce l’ex-militaire russe Vassili Dandykin sur Pravda.ru. Pour lui, il est clair que les Ukrainiens ont un avantage décisif grâce aux informations reçues de l’espace. «Les Américains aident l’Ukraine à utiliser des satellites pour le guidage des missiles HIMARS. Il apparaît de plus en plus clairement que leur constellation orbitale est meilleure que celle de la Russie, et cela peut contribuer à déjouer l’avancée des forces russes sur le champ de bataille.»
Le Kremlin pencherait sur une solution radicale pour empêcher les lance-roquettes HIMARS d’atteindre leurs cibles: détruire les satellites occidentaux directement depuis l’espace en utilisant leur système antimissile Nudol. Ce dernier était équipé de missiles capables de transporter des têtes nucléaires jusqu’en 2003, date à laquelle elles ont été retirées du système. D’après Vassili Dandykin, le plan serait de réintroduire l’utilisation de ces armes dans le cadre du conflit contre l’Ukraine. L’armée de l’air russe serait déjà «activement au travail» pour rendre cela possible.
La Russie construit des armes antisatellites à laser
D’après «The Space Review», la Russie développerait un nouveau système laser dans le Grand Caucase. Ce dernier devrait permettre de neutraliser les satellites ennemis survolant le territoire russe.
Il s’agit d’un laser de combat destiné à éblouir les satellites de télédétection. Le laser serait capable non seulement de bloquer temporairement le fonctionnement des capteurs optiques, mais aussi de les détruire complètement. On ne sait pas à quel point ce dispositif est opérationnel, mais son existence ne fait aucun doute assure «The Space Review».
Ce projet est l’un des trois lasers que la Russie développe contre les satellites. Un système aéroporté appelé Sokol-Eshelon est en cours de développement depuis 2001, sa conception ayant été plusieurs fois abandonnée. Son statut actuel ne serait pas clair si l’on en croit «The Space Review».
Une des «six armes miracles» de Vladimir Poutine
Le seul système connu pour être opérationnel est Peresvet. Il s’agit d’un système laser monté sur camion, utilisé conjointement avec des missiles intercontinentaux mobiles et destiné à empêcher les satellites de reconnaissance étrangers de suivre leurs mouvements.
La portée de Peresvet est de 1500 kilomètres. Le laser tient son nom d’un moine de combat russe du XIVe siècle. Même le Service de renseignement de la Confédération (SRC) l’aurait à l’œil. Le système Peresvet fait partie «des six armes miracles de Poutine», écrit le SRC dans une analyse confidentielle. Le chef du Kremlin avait présenté ces super-armes en 2018. Parmi elles, on retrouve d’ailleurs le missile intercontinental Satan 2.