Vladimir Poutine espérait sans doute envahir l’Ukraine en quelques jours lorsqu’il a lancé son offensive en février. Pourtant, les jours se sont transformés en mois, et l’armée russe a été mise en difficulté dans de nombreuses régions.
Ces dernières semaines, l’Ukraine a reconquis de nombreux territoires. L’armée russe a même cessé de se battre dans certaines zones et tente désormais de priver l’Ukraine d’électricité et de chaleur à l’approche de l’hiver. Les militaires ont ainsi recommencé à bombarder de grandes villes ukrainiennes, comme Kiev, la capitale, visée lundi matin par des frappes de drones kamikazes.
Retour sur certains choix tactiques qui se sont révélés fatals aux hommes de Vladimir Poutine.
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Les embouteillages de chars, cibles faciles pour les Ukrainiens
Dès le début de l’offensive russe en Ukraine, Vladimir Poutine a misé sur l’attaque de grandes villes et de régions fortement peuplées, écrit le chroniqueur militaire Volodymyr Dacenko pour «Forbes» sur Twitter. Pour déplacer le matériel militaire nécessaire, les grands axes routiers ont été privilégiés. Une première grave erreur.
Un grand nombre de véhicules ayant été déplacés en même temps, des bouchons de plusieurs kilomètres se sont formés. Ces derniers ont constitué des cibles faciles pour l’armée de l’air ukrainienne. L’armée russe a ensuite changé de tactique et a bombardé les grandes villes d’Ukraine. Malgré ce changement de stratégie, les Russes ont maintenu leur projet de conquérir les villes par les grands axes de circulation.
D’après Volodymyr Dacenko, cette stratégie présente toutefois plusieurs inconvénients. D’une part, les pertes sont élevées et les troupes sont très exposées sur les axes de communication. D’autre part, cela rend les troupes russes dépendantes d’une logistique opérationnelle et d’un ravitaillement rapide, ce qui n’a pas été le cas ces dernières semaines. En se focalisant sur les villes, les Russes avancent plus lentement que s’ils se concentraient sur des régions entières.
Problèmes de communication
De leur côté, l’armée ukrainienne avait l’avantage évident de mieux connaître le territoire de combat. Elle a ainsi misé sur de petites unités, mais mobiles, qui pouvaient également se déplacer dans les forêts et les champs, développe l’analyste militaire. C’est pourquoi les Ukrainiens avaient et ont toujours la possibilité de couper le ravitaillement des troupes russes et de les encercler.
En parallèle, les Ukrainiens disposent d’un réseau de communication très dense. Cela permet de localiser en permanence les troupes ennemies et de connaître en même temps l’emplacement exact de ses propres unités. Les positions russes peuvent ainsi être attaquées simultanément depuis plusieurs endroits. La Russie, en revanche, a des problèmes de communication, assure Volodymyr Dacenko. Ce qui a notamment conduit à ce que les troupes russes se tirent dessus.
Les commandants prennent de mauvaises décisions
Ce manque de communication pose ainsi de gros problèmes aux commandants de l’armée russe. La conclusion de l’expert est claire: «Le commandement militaire ne comprend souvent pas la situation, reçoit les informations avec un retard considérable et prend donc de nombreuses mauvaises décisions. Les militaires russes battent souvent en retraite alors qu’ils devraient se lancer dans la bataille. A l’inverse, ils continuent le combat alors qu’ils devraient se retirer. Cela entraîne de lourdes pertes militaires lors de la retraite.»
Les Ukrainiens manquent certes de matériel, particulièrement de véhicules blindés, ce qui les pénalise en cas d’offensive. Néanmoins, l’armée de Volodymyr Zelensky est nettement mieux organisée et, contrairement aux Russes, dispose d’informations précises, estime Volodymyr Dacenko. «L’armée russe agit de manière maladroite. Le manque de coordination, de renseignement et de formation des soldats aggrave de plus en plus la situation.»