Soutien de taille
Washington annonce une opération majeure d'aide pour Gaza

Les Etats-Unis mettent de plus en plus la pression sur Israël! Washington vient d'annoncer une large opération d'aide humanitaire pour Gaza.
Publié: 08.03.2024 à 11:22 heures
Photo: Anadolu via Getty Images

Les Etats-Unis ont annoncé une opération majeure pour acheminer davantage d'aide dans la bande de Gaza affamée et bombardée sans cesse par Israël, alors que les espoirs d'une trêve rapide entre l'armée israélienne et le Hamas palestinien s'amenuisent.

Après cinq mois d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante du Hamas contre Israël, les frappes israéliennes ont coûté la vie ces dernières 24 heures à au moins 78 personnes, portant à 30'878 le bilan des morts à Gaza depuis le début du conflit selon le ministère de la santé du mouvement islamiste.

Les Etats-Unis mettent une pression grandissante sur Israël, leur allié, qui assiège Gaza depuis le 9 octobre et ne laisse entrer l'aide qu'au compte-gouttes depuis l'Egypte.

Selon l'ONU, sur les 2,4 millions d'habitants dans le territoire exigu, 2,2 millions sont menacés de famine avec de graves manques de nourriture et d'eau potable et 1,7 ont été déplacés par les combats et les frappes israéliennes qui ont aussi provoqué des destructions colossales et réduit le système hospitalier en lambeaux.

Largages aériens

Face à cette catastrophe humanitaire, plusieurs pays arabes et occidentaux, dont les Etats-Unis et la France, ont effectué ces derniers jours de nombreux largages aériens de nourriture. Mais ces parachutages ou même un acheminement d'aide par la mer ne peuvent se substituer à la voie terrestre, estime l'ONU qui met en garde contre une «famine généralisée presque inévitable» à Gaza.

«Je travaille d'arrache-pied pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat d'au moins six semaines», a déclaré le président américain Joe Biden dans son discours sur l'état de l'Union jeudi, en appelant Israël à ne pas utiliser l'aide humanitaire comme «monnaie d'échange». Il a ajouté avoir ordonné à l'armée américaine d'établir un port à Gaza permettant «une augmentation massive» des aides.

La construction d'une «jetée temporaire» prendra plusieurs semaines et ne signifie pas le déploiement au sol de soldats américains, ont expliqué des responsables américains, précisant que les Israéliens avaient été informés.

«Tout le monde criait»

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque d'une ampleur sans précédent du Hamas qui a fait au moins 1160 morts, la plupart des civils, dans le sud d'Israël, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles. Environ 250 personnes ont aussi été enlevées et emmenées à Gaza ce jour-là, et 130 otages y sont encore retenus, dont 31 seraient morts d'après Israël.

En riposte, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. «L'armée israélienne continuera à opérer dans toute la bande de Gaza, y compris à Rafah, le dernier bastion du Hamas», a répété jeudi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Pour parvenir à la «victoire totale», Israël dit préparer une offensive terrestre sur Rafah, dans l'extrême sud de la bande de Gaza contre la frontière fermée avec l'Egypte, où sont massés près de 1,5 million de Palestiniens selon l'ONU.

Cessez-le-feu encore en négociation

«Nous dormions quand un missile a touché la maison. Tout le monde a commencé à crier. Ma belle-soeur et ses enfants ont été tués et toutes les chambres ont été détruites. Cette maison nous hébergeait. Nous ne savons pas où aller maintenant avec nos enfants», raconte en pleurs à Rafah Jamila Abou Audeh, une déplacée de 55 ans, après avoir vu les sauveteurs retirer des corps des décombres.

Après quatre jours de négociations infructueuses au Caire, les négociations sur une trêve impliquant les pays médiateurs — Egypte, Qatar, Etats-Unis — doivent reprendre la semaine prochaine au Caire, selon le média égyptien progouvernemental Al-Qahera News.

Les médiateurs avaient tenté d'arracher un accord sur une trêve associée à une libération d'otages en échange de prisonniers palestiniens avant le ramadan, le mois sacré du jeûne pour les musulmans, qui commence en début de semaine prochaine. Le Hamas réclame avant tout accord un cessez-le-feu définitif et un retrait des troupes israéliennes de Gaza, ce qu'Israël refuse.

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