Proche-Orient
Israël présente un plan d'«évacuation» des civils de Gaza

L'armée israélienne a présenté un plan pour l'«évacuation» des populations civiles des «zones de combats» dans la bande de Gaza, ont annoncé lundi les services du premier ministre israélien. Cette annonce survient avant une offensive israélienne attendue à Rafah.
Publié: 26.02.2024 à 06:30 heures
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Dernière mise à jour: 26.02.2024 à 06:42 heures
Des centaines de milliers de Palestiniens sont réfugiés dans la ville de Rafah, que l'armée israélienne bombarde tous les jours.
Photo: Hatem Ali

L'armée israélienne a présenté un plan d'"évacuation» des civils des «zones de combat» dans la bande de Gaza, ont annoncé lundi les services de Benjamin Netanyahu, toujours déterminé à lancer une offensive militaire contre la ville surpeuplée de Rafah. L'armée «a présenté au cabinet de guerre un plan pour l'évacuation des populations des zones de combat dans la bande de Gaza, ainsi que le plan d'opérations à venir», a indiqué le Bureau du Premier ministre dans un court communiqué sans fournir de détails.

Cette annonce survient avant une offensive israélienne attendue à Rafah, ville du sud du territoire palestinien où s'entassent, selon l'ONU, près de 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité déplacés, dans des conditions extrêmement précaires. Malgré de multiples mises en garde internationales, M. Netanyahu veut lancer une opération terrestre contre la ville adossée à la frontière fermée de l'Egypte et qu'il présente comme le «dernier bastion» du mouvement islamiste Hamas.

«Famine de masse»

Une offensive ne serait que «retardée» si une trêve en cours de négociation était conclue, a-t-il déclaré dimanche sur la chaîne américaine CBS. En lançant cette opération, Israël sera «à quelques semaines» d'une «victoire totale» sur le Hamas, a-t-il affirmé. Alors que des pourparlers en vue d'une trêve ont repris au Qatar, de nouveaux bombardements ont visé dimanche Rafah et les combats font rage dans la ville en ruines de Khan Younès, à quelques kilomètres plus au nord.

Depuis le début de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre, la bande de Gaza, assiégée par Israël, subit une catastrophe humanitaire majeure et 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population, sont menacées d'une «famine de masse», selon l'ONU. Dimanche, selon un correspondant de l'AFP, des centaines de personnes, poussées par la faim, ont fui le nord de Gaza, où 300'000 habitants risquent la famine selon l'ONU.

«Ils mourront de faim, pas des bombardements»

L'aide internationale, qui entre au compte-gouttes depuis l'Egypte par Rafah, est soumise au feu vert d'Israël et son acheminement vers le nord est presque impossible en raison des destructions et des combats. Des Palestiniens de Gaza ont confié ces derniers jours à l'AFP être forcés de manger des feuilles, du fourrage pour le bétail, voire d'abattre des animaux de trait pour se nourrir.

«Dans les dix prochains jours, beaucoup de gens vont mourir. Ils mourront de faim, pas des bombardements», a déclaré un habitant, Marwan Awadieh. «Tuer notre peuple en l'affamant est un crime de génocide qui menace tout le processus de négociations», a affirmé à l'AFP un responsable du Hamas dans le nord de Gaza.

Une famine peut encore être «évitée» à Gaza si Israël permet aux agences humanitaires d'y faire entrer «une aide significative», a affirmé dimanche le commissaire général de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.

Accord possible

De nombreuses voix, y compris les Etats-Unis, principal allié d'Israël, et l'ONU, s'inquiètent du sort de la population à Rafah en cas d'offensive terrestre. «Il y a de la place» pour que les civils «aillent au nord de Rafah, dans les zones où nous avons terminé le combat», a affirmé Netanyahu sur CBS. Les pays médiateurs tentent parallèlement d'arracher aux deux parties un compromis en vue d'une trêve.

Des représentants égyptiens, qataris et américains, ainsi que d'Israël et du Hamas, ont repris dimanche à Doha les négociations qui «seront suivies de réunions au Caire», selon une télévision proche du renseignement égyptien, AlQahera News. Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a affirmé dimanche qu'un «terrain d'entente» a été trouvé lors d'une récente réunion à Paris entre des représentants d'Israël, des Etats-Unis, de l'Egypte et du Qatar, sur les «contours» d'un possible accord portant sur la libération des otages et «un cessez-le-feu temporaire».

«Il faudrait qu'il y ait des discussions indirectes du Qatar et de l'Egypte avec le Hamas, parce qu'au final, ils devront donner leur accord à la libération des otages. Ce travail est en cours», a-t-il ajouté sur CNN. L'émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, est par ailleurs attendu à Paris mardi ou mercredi pour évoquer les négociations en cours avec le président français Emmanuel Macron.

Cessez-le-feu permanent?

D'après une source du Hamas, les discussions portent sur la première phase d'un plan élaboré en janvier par les médiateurs, qui prévoit une trêve de six semaines associée à la libération d'otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l'entrée à Gaza d'une importante quantité d'aide humanitaire.

Mais pour conclure un accord, Israël exige au préalable la libération de tous les otages et a prévenu qu'une pause dans les combats ne signifiait pas la fin de la guerre. Le Hamas réclame de son côté un cessez-le-feu complet, le retrait des troupes israéliennes de Gaza, la levée du blocus imposé par Israël depuis 2007 et un abri sûr pour les centaines de milliers de civils déplacés par la guerre.

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