La mort de Mikhaïl Gorbatchev a en partie relancé le débat et les spéculations: que se passerait-il si Vladimir Poutine, l’actuel président russe, venait à manquer?
Pour l’économiste russe et ancien conseiller du Kremlin Sergueï Gouriev, la réponse est toute trouvée. Dans un entretien accordé à la chaîne américaine CNBC, le cinquantenaire assure que le système politique actuel du pays s’effondrerait si un nouveau président prenait les rênes.
A lire aussi sur la Russie
«Personne ne peut remplacer Poutine»
«Les régimes comme celui-ci changent de manière très imprévisible, a pointé Sergueï Gouriev. Il est très difficile de prédire ce qui va se passer après Poutine. Il a construit le régime pour que le système ne puisse pas fonctionner sans lui. Les gens autour de lui ne se font pas confiance, parfois ils se détestent même, et quand il sera parti, le système changera d’une manière ou d’une autre.»
Brian Carlson, directeur de l’équipe de sécurité mondiale du think tank au Center for Security Studies (CSS), précisait également à Blick en août que Vladimir Poutine: «n’est intéressé que par sa réussite personnelle. Il a près de 70 ans, n’est apparemment pas en bonne santé et n’est intéressé que par le reste de temps qu'il pourra passer au pouvoir». Pour changer le cours actuel de la Russie, il faudrait un grand changement d’attitude de la part des dirigeants. «Mais pas tant que Poutine est là.»
Au début d’un nouveau mandat, c’est probablement «une sorte de type ultranationaliste», voire une junte militaire, qui prendra les rênes, prédit Sergueï Gouriev. Mais tôt ou tard, le système s’effondrera définitivement. «Cela pourrait prendre des mois, cela pourrait prendre plusieurs années, cela pourrait être la Corée du Nord sous stéroïdes, qui sait? Mais il pourrait aussi y avoir une situation où le système s’effondrerait et où quelqu’un qui voudrait reconstruire l’économie se tournerait vers l’Occident», a ajouté l’économiste dans son analyse.
Poutine est-il vraiment malade?
L’année dernière, Vladimir Poutine a signé une loi qui pourrait lui ouvrir la voie à une nouvelle candidature à deux reprises au cours de sa vie. Reste à savoir si cela sera effectivement le cas. C’est en tout cas ce qu’a affirmé Christopher Steele en mai. Ce dernier a dirigé pendant trois ans le département Russie des services secrets britanniques.
L’agent britannique n’a en tout cas aucun doute sur le fait que Vladimir Poutine soit souffrant: «Il est clair qu’il est gravement malade – dans quelle mesure est-il incurable, ce n’est pas clair, nous ne pouvons pas en être tout à fait sûrs.» Mais l’agent britannique ne sait pas non plus de quelle maladie Vladimir Poutine souffre exactement. Certaines sources affirment que le chef du Kremlin a un cancer et qu’il doit subir une chimiothérapie et un traitement aux stéroïdes.