Alors que les bureaux de vote fermaient les uns après les autres, et en attendant de voir où basculait le Congrès, l'attention se portait sur les élections aux postes de gouverneurs. Et en particulier sur la Floride, où le gouverneur sortant Ron DeSantis a été réélu de manière triomphale.
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Etoile montante du camp conservateur, possible prétendant à la Maison Blanche en 2024, il s'est félicité dans un discours offensif d'avoir fait de cet Etat du sud, longtemps considéré comme penchant tantôt à gauche, tantôt à droite, une «terre promise» pour les républicains, où «l'idéologie 'woke' vient mourir». Et où le sénateur républicain sortant Marco Rubio a aussi été réélu.
Ron DeSantis commence «le combat»
«Je ne fais que commencer le combat», a promis le gouverneur âgé de 44 ans. De quoi titiller l'ancien président Donald Trump, qui veut utiliser ces élections de mi-mandat comme un tremplin pour la prochaine présidentielle. Il a d'ores et déjà promis de faire le 15 novembre une «très grande annonce».
Le milliardaire a d'ailleurs tenu à se montrer présent. Il a fait une courte déclaration télévisée, relativement décousue, pour se féliciter des résultats «extraordinaires» de ses nombreux candidats.
En attendant, l'ancien président peut déjà se féliciter du succès de certains candidats acquis à sa cause, comme la virulente élue à la Chambre des représentants Marjorie Taylor Greene. Son ancienne porte-parole à la Maison Blanche, Sarah Huckabee Sanders, a elle été élue gouverneure de l'Etat très républicain de l'Arkansas.
Donald Trump remet en cause des votes
Donald Trump a toutefois rejoué en parallèle la partition qui est la sienne depuis sa défaite en 2020, attisant les doutes sur la régularité des opérations de vote. Notant que des machines de vote ont dysfonctionné dans une circonscription très peuplée de l'Arizona, il a publié sur sa plateforme Truth Social: «Il y a beaucoup de choses qui clochent.»
Mais le camp démocrate ne restait pas bredouille. Il a arraché aux conservateurs deux postes de gouverneurs aux républicains: dans le Maryland et le Massachusetts, où Maura Healey sera la première lesbienne à la tête d'un Etat. Joe Biden l'a d'ailleurs appelée immédiatement pour la féliciter.
Et en Floride, c'est un démocrate, Maxwell Frost, 25 ans, qui est devenu le premier membre de la «génération Z» à accéder au Congrès, en remportant un siège à la Chambre des représentants.
Ce qui sera décisif pour la suite du mandat de Joe Biden, c'est de voir où penchera cette chambre - selon les enquêtes d'opinion, l'opposition républicaine pourrait y prendre la majorité. Un scénario somme toute classique dans la politique américaine, où les «midterms» tournent souvent à la sanction pour le parti au pouvoir.
Léger avantage pour les républicains au sénat
Reste le Sénat: les sondeurs sont plus mitigés quant au sort de la puissante chambre haute, avec néanmoins un avantage pour les républicains.
Peu après 04h30 (suisses), les républicains remportaient 11 des sièges en jeu à la Chambre haute, contre 6 pour les démocrates, dont le chef de la majorité démocrate Chuck Summers à New York, selon les projections de CNN et Fox News. Mais les résultats des «swing states», les Etats les plus indécis, n'étaient pas encore connus.
Les élections de mi-mandat se jouent en effet dans dans cette poignée d'Etat-clés - les mêmes qui étaient déjà au coeur de l'élection présidentielle de 2020.
Tous les projecteurs sont notamment braqués sur la Pennsylvanie, ancien bastion de la sidérurgie, où le chirurgien multimillionnaire républicain Mehmet Oz, adoubé par Donald Trump, affronte le colosse démocrate John Fetterman pour le poste le plus disputé du Sénat.
La Géorgie, l'Arizona, l'Ohio, le Nevada, le Wisconsin et la Caroline du Nord sont également le théâtre de luttes intenses.
(ATS)