«Je vais faire une très grande annonce mardi 15 novembre à Mar-a-Lago», sa résidence en Floride, a annoncé le milliardaire républicain lors d'un meeting de campagne dans l'Ohio, à la veille d'élections de mi-mandat décisives pour son avenir politique et celui de Joe Biden.
Jusqu'au dernier moment, Donald Trump avait fait planer le doute sur une possible candidature annoncée dès lundi soir. Mais il a assuré ne pas vouloir voler la vedette aux candidats qu'il a adoubés.
«Sauver le rêve américain»
Face à une marée de casquettes rouges, l'ex-président de 76 ans a dépeint lundi soir un tableau extrêmement sombre de l'Amérique sous Joe Biden. Un pays où la flambée des prix «étrangle les ménages», où la «criminalité violente est hors de contrôle» et où l'extrême gauche «endoctrine nos enfants».
«Il n'y a qu'une solution pour mettre fin à cette folie», a plaidé le milliardaire américain. «Si vous voulez mettre fin à la destruction de notre pays et sauver le rêve américain, vous devez voter républicain demain», a-t-il assuré
Les Américains sont appelés lors de ce scrutin à renouveler l'ensemble de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat. Toute une série de postes d'élus locaux, qui décident des politiques de leur Etat en matière d'avortement ou de régulation environnementale, notamment, sont également en jeu.
Joe Biden appelle à «défendre la démocratie»
La campagne pour cette multitude de scrutins rassemblés sous l'appellation de «midterms» aura jusque dans ces dernières heures pris l'allure d'une deuxième manche du match de 2020.
Le meeting de Donald Trump venait en effet directement concurrencer celui de Joe Biden, organisé quelques minutes plus tôt dans une université historiquement noire du Maryland, aux portes de Washington, lors duquel le président a exhorté les Américains à «défendre la démocratie».
«Nous savons viscéralement que notre démocratie est en danger», a assuré le dirigeant démocrate de 79 ans, alors que des candidats républicains à ces élections menacent de contester une éventuelle défaite. Le camp démocrate a donc, au-delà de ces sujets économiques, cherché jusqu'au bout à peindre le parti républicain comme une menace pour la démocratie et des acquis de société tels que le droit à l'avortement.
Reste à savoir si cela aura l'effet espéré. Ou si se vérifiera à nouveau le dicton bien connu d'un conseiller de l'ancien président Bill Clinton, à savoir qu'aux élections, c'est toujours «l'économie qui compte» («It's the economy, stupid»). Après son meeting, le président a une nouvelle fois assuré être «optimiste» sur l'issue du scrutin. Il a toutefois concédé que garder le contrôle de la Chambre serait «difficile».
Un président impopulaire
Les républicains croient pouvoir non seulement prendre la Chambre des représentants, ce qui est le scénario classique lors de ces élections traditionnellement difficiles pour le parti de la Maison Blanche. Mais aussi arracher à Joe Biden son mince contrôle du puissant Sénat.
Face à l'efficacité d'une campagne républicaine centrée sur l'inflation galopante, Joe Biden a eu bien du mal à vanter ses réformes sur le pouvoir d'achat, qui ne se feront sentir que dans plusieurs années.
La perte du contrôle des deux chambres du Congrès serait lourde de conséquences pour le démocrate, qui a jusqu'ici dit avoir l'intention de se représenter en 2024, préfigurant un possible remake du duel de 2020. La perspective n'enchante toutefois pas tous les démocrates, en raison de son âge - bientôt 80 ans - et de son impopularité.
(ATS)