L'économie américaine est en crise, au bord de la récession. Les enjeux des élections de mi-mandat de mardi sont également importants pour les investisseurs et les entreprises suisses. L'économie américaine étant extrêmement importante pour le pays: en 2021, les Etats-Unis ont été pour la première fois le plus grand pays exportateur de la Suisse.
Qui doit gagner les «midterms»? Pour les investisseurs suisses, la réponse est claire: les républicains! «Un gouvernement divisé conduirait à une impasse dans la politique américaine, ce qui réduirait la probabilité de changements fiscaux significatifs et diminuerait ainsi l'incertitude parmi les investisseurs et sur les marchés», explique Reto Cueni, économiste en chef chez Vontobel. Les actions suisses profiteraient également du rebond attendu des actions américaines.
Si les démocrates parviennent à défendre leur majorité au Congrès, Reto Cueni s'attend à des incertitudes. «Car cela pourrait conduire à une augmentation des dépenses fiscales et à une plus grande réglementation des secteurs de l'environnement et de la technologie», estime-t-il.
Pas d'accord de libre-échange en perspective
À l'inverse, si les républicains obtenaient une majorité au Congrès, les Etats-Unis deviendraient plus imprévisibles pour l'Europe et la Suisse sur le plan géopolitique affirme Claudia Brühwiler, experte des Etats-Unis à l'université de Saint-Gall. «De nombreux républicains se sont montrés critiques envers la politique actuelle des démocrates et de Joe Biden en Ukraine. Il est possible qu'ils cherchent à changer de cap.» En cas de victoire électorale républicaine, les grands programmes d'aide américains pour Kiev pourraient ne pas se concrétiser.
Pour la Suisse, il n'y a de toute façon pas grand-chose à obtenir de Washington dans les années à venir. Les efforts pour un accord de libre-échange aux Etats-Unis n'ont pas porté leurs fruits. Ni sous la présidence de Donald Trump, ni maintenant sous celle de Joe Biden, les négociations n'ont été menées au plus haut niveau. «Les Américains sont occupés avec eux-mêmes, nous ne sommes pas prioritaires», déclare la politicienne des affaires étrangères du PLR, Christa Markwalder.
Celui qui est au pouvoir ne joue finalement qu'un rôle secondaire. «Nous avons de très bonnes relations économiques», affirme la députée. Les programmes d'apprentissage des entreprises suisses sont très appréciés. «La Suisse est respectée - tant par les démocrates que les républicains», conclut-elle.