En ce moment, il y a foule dans les aéroports suisses. De nombreux vacanciers cherchent à s'évader et à partir dans les hauts lieux de la fête en Europe. Soleil, plage, plaisir: voilà ce que les Suisses recherchent pour oublier ne serait-ce que pendant quelques jours, les restrictions et la période morose que la pandémie nous fait subir depuis un an et demi.
Mais c'est un désir qui n'est pas sans conséquences.
Sans surprise, le nombre d'infections augmente fortement dans les lieux plébiscités par les touristes et les fêtards. Ceux qui reviennent en Suisse ramènent souvent le virus avec eux, pour le faire circuler ensuite dans le pays. C'est ce que montrent les données de recherche des contacts à Zurich par exemple: parmi les derniers infectés, environ un tiers d'entre eux revenaient de vacances. «Ce sont les touristes qui reviennent d'Espagne, des îles Baléares et de la Grèce qui sont les plus touchés. Ce sont souvent des jeunes qui ont entre 18 et 20 ans», explique Patrick Boer de la Direction de la santé de Zurich à Blick.
Même son de cloche dans le canton de Lucerne. «Malheureusement, la plupart des gens ne savent pas toujours où ils ont été infectés. Nous avons néanmoins constaté que c'était surtout les pays suivants qui concentraient le plus d'infections: l'Espagne (surtout Barcelone), Ayia Napa et la Grèce», raconte à Blick le conseiller d'Etat Guido Graf, du département de la santé et des affaires sociales du canton de Lucerne.
Comment les hauts lieux de la fête réagissent-ils à l'augmentation des chiffres?
Chaos à Mykonos
La fête a été très folle à Mykonos au début de l'été: pas de distanciation, pas de masques, des foules de fêtards et vacanciers agglutinés sur les plages... Mais les réjouissances ont été de courte durée.
Le nombre d'infections a augmenté en flèche et les hôtels de quarantaine se sont retrouvés surpeuplés. Le gouvernement grec a serré la vis, provoquant le désarroi des fêtards de la jet-set, et la détresse des touristes y compris suisses. Les discothèques et les bars ont officiellement fermé et un couvre-feu a été instauré entre 1h00 et 6h00 du matin. Ces mesures devraient être valables une semaine.
À lire sur le sujet
Majorque resserre aussi la vis
Siroter une sangria sur la plage, faire la fête toute la nuit... Voilà ce qu'on s'attend à faire lorsqu'on se rend à Majorque pour l'été. Mais le bastion de la fête a également cédé aux restrictions liées à la pandémie.
Les chiffres n'ont cessé d'augmenter, provoquant la mise en quarantaine de complexes hôteliers entiers et la fermeture des plages et des parcs entre 22h00 et 6h00. Une amende de 1000 francs menace toute personne qui souhaiterait braver ces interdits. Le port du masque, lui, n'a toutefois pas été rendu obligatoire à l'extérieur.
À lire sur le sujet
Pas de grosses restrictions à Ibiza
Contrairement à Majorque ou Mykonos, Ibiza n'a pas encore appliqué des mesures restrictives et l'ambiance y est encore à la fête. Mais cela ne veut pas dire que les chiffres n'y augmentent pas.
Ici aussi le nombre d'infections s'envole et les hôpitaux se remplissent. Ce n'est apparemment pourtant pas encore suffisant pour appliquer des restrictions.
La fête est finie à Barcelone
Début juillet, près de 20'000 personnes ont festoyé ensemble dans l'insouciance lors du festival de musique Cruïlla. Cette période est maintenant terminée: les discothèques sont à nouveau fermées et les participants aux événements en plein air doivent montrer patte blanche en présentant un test de dépistage négatif au Covid-19. Pour couronner le tout, un couvre-feu devrait bientôt être à nouveau imposé. C'est le cas déjà à Valence où il est interdit de circuler entre 1h00 et 6h00.
Difficile de s'amuser encore à Ayia Napa
Au début, seules les personnes vaccinées étaient autorisées à entrer sur le territoire chypriote. Depuis le pays a choisi d'assouplir les restrictions et la ville d'Ayia Napa a fini par reprendre vie (surtout la nuit).
Mais le nombre d'infections a littéralement explosé et 1000 nouveaux cas étaient à déplorer en début de semaine. Le gouvernement chypriote a décidé d'agir en rendant obligatoire la présentation d'une preuve de vaccination pour entrer dans les supermarchés, les centres commerciaux, les restaurants et d'autres magasins.