Ce n’est pas que sur le front en Ukraine que la bataille fait rage. Le retrait des troupes Wagner de mercenaires russes fait des remous, surtout du côté tchétchène. Et pour cause: c’est aux troupes de Ramzan Kadyrov de reprendre les positions abandonnées par les soldats d’Evgueni Prigojine. Une véritable lutte de pouvoir semble s’être engagée entre les deux hommes.
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Sur les réseaux sociaux, des politiciens et des militaires tchétchènes de haut rang tirent à boulets rouges sur le patron de Wagner. A l’origine de leur colère: une déclaration d’Evgueni Prigojine sur Telegram. Il a écrit qu’il ne comprenait pas ce que l’unité spéciale tchétchène Akhmat faisait au front en Ukraine.
En face-à-face
Le commandant de l’unité Kadyrovtsy, Adam Delimkhanov, et le président du parlement tchétchène, Magomed Daudov, ne sont pas prêt à se laisser faire. Dans une vidéo sur Telegram, le second condamne de manière virulente les critiques de l’homme d’affaire russe: «Pour une telle déclaration, tu aurais été fusillé pendant la Seconde Guerre mondiale.»
Adam Delimkhanov, qui fait partie des proches du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, est aussi en colère: «Tu ne comprends pas ce que fait l’unité Akhmat, mais tu n’as pas non plus à le comprendre.» Au lieu de «parler, de crier et de hurler» sur les réseaux sociaux, il enjoint à Evgueni Prigojine de lui dire où ils peuvent se retrouver pour «résoudre l’affaire face à face». Magomed Daudov veut également régler ses comptes en personne: «En tout temps, en tout lieu, nous nous dirons ce que nous avons à dire.»
Des lourdes pertes
Outre les propos d’Evgueni Prigojine sur l’Akhmat, les hauts responsables politiques tchétchènes critiquent également la rhétorique du patron de Wagner, qui n’a cessé de s’en prendre aux autorités russes et à leur armée au cours des dernières semaines. «N’oubliez pas à qui vous devez une société militaire privée, des avions, des hélicoptères et 50’000 combattants», a avancé le président du parlement tchétchène.
Malgré tout le soutien que les troupes de Wagner a reçu du ministère de la Défense russe, les pertes n’ont pas été endiguées. «Nous savons tous combien de soldats ont été tués à Bakhmout lorsque Prigojine était aux commandes», a ajouté Adam Delimkhanov.
Pourtant, même le leader tchétchène Ramzan Kadyrov semble douter que ce changement de troupes au front puisse apporter un succès au président russe Vladimir Poutine. Il a ainsi exigé que le président russe utilise la bombe atomique.