Depuis quelques semaines, les Ukrainiens prennent pour cible la capitale russe. Des drones s'abattent presque quotidiennement sur Moscou où sont interceptés de justesse. Dans la nuit de mardi à mercredi, un projectile a touché un bâtiment situé dans le quartier central des affaires et des bureaux. La défense russe a tout de même réussi à mettre hors d'état deux autres drones.
Les drones à hélice de type UJ-22 ont une portée allant jusqu'à 800 kilomètres et peuvent transporter jusqu'à 20 kilos d'explosifs. Les projectiles sont généralement lancés depuis l'Ukraine, à 500 kilomètres de Moscou.
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Des équipes de sabotage
Les menaces sur le territoire russe se sont élargies: outre les drones, des rapports font également état de missiles antiaériens de conception soviétique utilisés comme missiles pour atteindre des cibles au sol. Il existe par ailleurs des équipes de sabotage qui attaquent les infrastructures russes sur place. «Le commandement des forces aériennes et spatiales russes est très probablement soumis à une forte pression pour améliorer la défense aérienne au-dessus de la Russie occidentale», écrit le ministère britannique de la Défense dans un communiqué.
Bien que Kiev n'assume pas de responsabilité directe, son président Volodymyr Zelensky a récemment déclaré dans un message vidéo qu'il était «naturel et juste» que la guerre «revienne progressivement sur le territoire russe».
Et pendant ce temps, en Ukraine
Des attaques qui divisent
Ces attaques divisent. Les Britanniques jubilent tandis que les Américains prennent de la distance. Selon les experts britanniques du renseignement, de telles incursions sur le territoire russe sont stratégiquement importantes pour repousser la guerre d'agression de Moscou. Lors de l'invasion de l'Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine, ne s'attendait pas du tout à des répercussions dans son propre pays.
Le son de cloche est différent du côté des États-Unis. La Maison-Blanche se distancie de ces attaques et appelle Kiev à la retenue: Vladimir Poutine ne doit en aucun cas être provoqué.
Cette semaine encore, le porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères a déclaré que son pays ne facilitait pas les attaques en Russie, mais laissait à l'Ukraine la décision sur la manière de se défendre. Pour éviter toute escalade, le pays de l'Oncle Sam a d'ailleurs renoncé à la livraison d'armes de grande envergure.
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Affaiblir le moral des troupes
En attaquant Moscou, les Ukrainiens ripostent avec des moyens et des méthodes similaires à ceux utilisés par la Russie. Selon Marcel Berni, expert en stratégie militaire: «Pour certains représentants américains, de telles attaques sont un gaspillage de ressources qui seraient plus utiles sur le front.»
Il précise toutefois que ces frappes ont tout de même un but. «Kiev espère ainsi affaiblir le moral des Russes, générer des annonces de succès spectaculaires ainsi que saper peu à peu la logistique militaire russe.»
Un risque nucléaire?
Face à ces attaques, la menace d'une réponse nucléaire russe reste faible pour l'instant. L'expert russe, Ulrich Schmid, souligne: «Il n'y a pas de danger immédiat d'une frappe nucléaire, car la propagande russe fait actuellement tout pour minimiser les attentats sur son sol.» Une frappe d'une telle puissance devrait se justifier avec une communication plus alarmiste.
Le Kremlin aurait indiqué à plusieurs reprises ne prévoir l'utilisation d'armes nucléaires que si l'État russe est menacé. «Et cela n'est pas le cas pour les attaques de drones, même dans la vision interne du Kremlin», estime l'expert russe.