Dans les milieux militaires russes, on pleure l'ancien commandant en chef Guennadi Jidko. «Ce sont des commandants comme lui que l'on appelle des chefs de guerre», a déclaré son homologue Mikhaïl Degtyarev. Guennadi Jidko était malade depuis longtemps et est décédé mercredi. On ne sait pas de quelle maladie il souffrait.
Quelques mois après le début de la guerre, l'ancien chef est tombé en disgrâce auprès du Kremlin. La raison? Son échec lors d'une opération militaire en Ukraine.
Viré pour cause d'échec
Pourtant, Guennadi Jidko n'était pas à son premier commandement. Il avait dirigé des troupes russes en Syrie. Il a ensuite été nommé commandant de la région militaire orientale de la Russie et comptait parmi les hommes les plus brillants de l'élite militaire.
Peu après l'invasion, Guennadi Jidko a repris le poste d'Alexander Mikhaïl Degtyarev, qui avait dirigé pendant deux mois «l'opération spéciale en Ukraine», l'expression employée par la Russie pour définir la guerre. Le président russe Vladimir Poutine lui avait même décerné le titre de «héros de la Russie».
Mais changement d'ambiance en octobre 2022, lorsqu'il doit diriger une opération militaire en Ukraine. Mais comme «la guerre éclair» a échoué, les commandants en ont été tenus pour responsables, y compris Guennadi Jidko.
Aucune raison évoquée
Le commandant n'est donc pas resté longtemps à ce poste. Le même mois, il a été démis de ses fonctions de l'état-major général. La raison de son départ n'est cependant pas très claire. Des sources internes auraient toutefois évoqué son échec en Ukraine. Ce n'est pas la seule tête qui est tombée à ce moment-là.
Sergueï Sourovikine a pris la place de Guennadi Jidko, pour une courte durée. En juin, le «général Armageddon» – surnom de Sergueï Sourovikine – a été arrêté. C'est le général Valeri Gerassimov qui a repris le flambeau. Mais comme il aurait été impliqué dans le projet de soulèvement du groupe Wagner, il a été renvoyé.
Les têtes continuent de tomber
Depuis fin juin, c'est Mikhaïl Teplinski qui est chargé des opérations militaires en Ukraine. Il doit désormais redresser la situation. Mais la tâche n'est pas simple.
Officiellement, le Kremlin ne communique pas les raisons pour lesquelles les têtes des généraux tombent. Peut-être que Vladimir Poutine a simplement besoin d'un bouc émissaire pour les erreurs et les pertes de son armée.