Optimisme chez les républicains
Pourquoi Donald Trump se voit déjà de retour à la Maison-Blanche

L'ancien président américain est persuadé de l'emporter le 5 novembre. Un mémo confidentiel, fuité dans la presse, lui donne les raisons d'y croire. Vrai ou faux? On décode pour vous.
Publié: 01.11.2024 à 06:47 heures
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Dernière mise à jour: 01.11.2024 à 19:38 heures
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L'ancien président des Etats-Unis et candidat républicain à l'élection présidentielle Donald J. Trump s'adresse à ses partisans lors d'un événement de campagne au Lee's Family Forum à Henderson, Nevada, le 31 octobre 2024.
Photo: AFP
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Richard WerlyJournaliste Blick

Près de trois mille miles parcourus, soit quatre mille kilomètres environ. Partis de Chicago le 11 octobre, nous voici ce vendredi 1er novembre à West Palm Beach, en Floride, dans ce comté où Donald Trump possède son fameux golf de Mar-a-Lago. C’est ici, dans cette somptueuse propriété qu’il n’est possible que d’apercevoir de loin, à quelques kilomètres de l’aéroport international de Palm Beach, que l’ancien président américain attendra dans la nuit du 5 au 6 novembre les résultats de l’élection présidentielle la plus disputée de l’histoire récente des Etats-Unis.

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Chaque matin jusqu’à la mi-novembre, je prends pour vous le pouls de l’Amérique. Un rendez-vous écrit sur le terrain, là où se joue le duel entre Donald Trump et Kamala Harris.

Et pas n’importe quel terrain: d’ici au 5 novembre, date de l’élection présidentielle, c’est sur les routes, entre Chicago, où Kamala Harris a été investie par la convention démocrate à la mi-août, et Mar-a-Lago, le fief de Donald Trump en Floride, que je rédigerai ces chroniques matinales en cinq points. En plus: une série de reportages à ne pas manquer et des vidéos et photos de mon collègue Pierre Ballenegger.

Vous faites partie de ceux qui pensent que notre avenir se joue aussi le 5 novembre, de l’autre côté de l’Atlantique? Alors ne ratez pas ces chroniques. Partagez-les. Et réagissez!

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Et pas n’importe quel terrain: d’ici au 5 novembre, date de l’élection présidentielle, c’est sur les routes, entre Chicago, où Kamala Harris a été investie par la convention démocrate à la mi-août, et Mar-a-Lago, le fief de Donald Trump en Floride, que je rédigerai ces chroniques matinales en cinq points. En plus: une série de reportages à ne pas manquer et des vidéos et photos de mon collègue Pierre Ballenegger.

Vous faites partie de ceux qui pensent que notre avenir se joue aussi le 5 novembre, de l’autre côté de l’Atlantique? Alors ne ratez pas ces chroniques. Partagez-les. Et réagissez!

Logique donc, à Mar-a-Lago, de s’intéresser aux raisons, vraies ou fausses, qui alimentent l’optimisme du camp républicain à cinq jours du scrutin. Pourquoi Donald Trump se voit déjà, plus que jamais, de retour à la Maison-Blanche? Voici cinq réponses.

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Trump ne perd jamais

Ceux qui ont vu le film «The Apprentice» ont en tête ce conseil donné dans les années 80 au jeune promoteur Donald Trump par l’avocat réactionnaire Roy Cohn: toujours attaquer, toujours nier même lorsqu’on a tort, et ne jamais apparaître perdant. On connaît la suite. Donald Trump n’a jamais accepté sa défaite de 2020 face à Joe Biden, et la très grande majorité de ses partisans non plus.

Nous avons encore pu le constater dès notre arrivée dans les parages de Mar-a-Lago, où les pro-Trump sont nombreux. Impossible de trouver un seul électeur de l’ancien président qui admette la victoire de Joe Biden, pourtant incontestable, certifiée par les autorités électorales des cinquante Etats puis par le Congrès.

Pourquoi Trump pense qu’il va gagner? Parce que l’inverse est impossible. Parce que l’assaut du 6 janvier 2021 sur le Capitole était, selon lui, «un jour d’amour». Et parce que s'il perd, ce sera à cause des «fraudes massives» qu’il dénonce déjà par avance, sans fondements sérieux, dans des Etats clefs comme la Virginie, la Caroline du Nord ou la Pennsylvanie.

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Trump a le vent en poupe

C’est la thèse d’un mémo de l’équipe du candidat républicain qui a fuité dans la presse, sans doute à dessein. Selon cette note interne, signée de Tony Fabrizio, sondeur en chef des trois campagnes présidentielles de Trump, celui-ci est dans une position radicalement meilleure que celle qu’il occupait juste avant l’élection de 2020.

«Ce mémo reflète l’exubérance que les collaborateurs et les alliés de Trump montrent dans les interviews et les conversations en coulisses. Or plus ils sont optimistes avant le scrutin, plus il sera difficile pour les partisans de Trump d’accepter une défaite comme légitime» note le média américain Axios.

Le mémo en question s’appuie sur les moyennes des sondages de Real Clear Politics pour affirmer que la «position de M. Trump au niveau national et dans chacun des Etats clés est nettement meilleure aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a quatre ans». Et d’ajouter: «L’analyse des résultats des votes anticipés et des votes par correspondance dans chaque Etat est très prometteuse.»

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Trump défend ses électeurs bafoués

Que s’est-il passé dans la tête de Joe Biden pour qu’il commette une pareille gaffe, dans ces derniers jours de campagne électorale sous haute tension? Il est vrai que le meeting de Donald Trump, dimanche 27 octobre au Madison Square Garden de New-York a été un concentré d’attaques au vitriol contre tous ceux que le candidat républicain considère, non pas comme des adversaires politiques, mais comme «l’ennemi de l’intérieur».

Il est vrai aussi que la remarque d’un des orateurs sur Porto Rico, une «île flottante d’ordures» était insultante, au point que Trump a fini lui-même par s’en désolidariser. Mais pourquoi l’actuel président a-t-il dit «Les seules ordures que je vois circuler sont celles de ses partisans»? Voulait-il dire que les électeurs de Trump sont des déchets?

C’est ce que le candidat Républicain a affirmé dès le lendemain, en se montrant au volant d’un camion d’éboueurs. Trump a aussi rejeté les accusations de Kamala Harris qui l'a traité de fasciste, et celles d'anciens Généraux qui s'inquiètent de l'avoir entendu citer Hitler. «Je suis le contraire d'un nazi» a-t-il affirmé. La défense du peuple face aux élites? Donald Trump le milliardaire excelle dans ce registre. Il mise en plus sur son statut de quasi-martyr, après la tentative d’assassinat contre lui à Butler, le 13 juillet.

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Trump mise sur les Etats clés

Donald Trump, comme Kamala Harris, doit impérativement l’emporter dans la majorité des sept Etats clés (Caroline du Nord, Arizona, Nevada, Pennsylvanie, Wisconsin, Michigan, Géorgie). Or l’ancien président est convaincu qu’en 2020, deux des plus importants de ces Etats, la Géorgie et la Pennsylvanie, lui ont frauduleusement échappé.

En Géorgie, un État de près de onze millions d’habitants où le secrétaire d’Etat chargé des élections Brad Raffensperger est républicain, Trump avait perdu de 12'000 voix et exigé un recomptage manuel des bulletins. En Pennsylvanie, où vivent treize millions d’Américains, Biden l’avait emporté de 80'000 voix.

Impossible que cela se reproduise selon l’entourage de l’ancien président. Sauf que les sondages ne disent pas cela. Selon les toutes dernières études d’intentions de vote, la vice-présidente démocrate recueille autour de 48,2% dans ces sept Etats, contre 47,3% à Trump.

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Trump surfe sur la conjoncture

Il faut le reconnaître: la conjoncture de ces dernières semaines, sur le plan national et international, n’est pas favorable à Kamala Harris, vice-présidente sortante et donc comptable du bilan de l’administration Biden, même si elle s’efforce de prendre ses distances. L’inflation aux Etats-Unis est tombée en septembre à son plus bas niveau depuis février 2021, mais les factures ont augmenté pour beaucoup d’Américains en 2023 et en 2024.

Idem pour les prix des produits de première nécessité. Les chiffres sur les migrants donnent aussi du grain à moudre à Trump, qui promet de les faire expulser par l’armée. Environ 1,6 million de personnes sont entrés aux Etats-Unis en 2023, soit la plus forte augmentation annuelle de la population immigrée du pays depuis 2000.

Du côté international, Joe Biden n’a pas obtenu de cessez-le-feu au Proche-Orient, et l’armée russe avance en Ukraine. Or Trump a une réponse toute faite: lui, l’homme fort, saura négocier avec Poutine. Et il parviendra à convaincre les dirigeants arabes de s’asseoir à la table des négociations avec Benjamin Netanyahu, qu’il soutient à 100%.

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