400 milliards en 5 ans
3000 dollars dépensés par seconde pour l'arme nucléaire en 2023

Les neuf Etats dotés de l'arme nucléaire ont dépensé près de 3000 dollars par seconde l'année dernière pour leurs stocks. Le total atteint 91,4 milliards (plus de 81,8 milliards de francs), soit 10,8 milliards en plus sur un an, a annoncé lundi l'ONG ICAN à Genève.
Publié: 17.06.2024 à 06:38 heures
Les dépenses dans l'arme nucléaire ont 2023 ont augmenté de plus de 13% dans les différents pays (archives).
Photo: Keystone
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ATS Agence télégraphique suisse

Les neufs Etats qui possèdent l'arme nucléaire ont dépensé près de 3000 dollars par seconde en 2023. Le total atteint 91,4 milliards, c'est-à-dire plus de 10,8 milliards en plus sur un an, a précisé l'ONG ICAN.

A eux seuls, les Etats-Unis ont investi plus de la moitié de ce financement, avec 51,5 milliards. Avec les Britanniques, ils ont augmenté le plus leurs fonds injectés dans cet armement, précise un rapport de la Campagne internationale pour l'élimination de l'arme nucléaire (ICAN), Prix Nobel de la paix.

400 milliards en 5 ans

La progression du chiffre total s'est elle établie à plus de 13% sur un an. Après les Etats-Unis, la Chine arrive au deuxième rang avec un peu plus de 11 milliards de dollars. Elle devance la Russie. «Cet argent est dans les faits perdu», a affirmé aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU) une responsable de l'organisation. Il aurait pu alimenter plus de 12 millions de ménages en énergies renouvelables ou diminuer de plus d'un quart le manque de financement de la lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité.

Depuis cinq ans, les neuf Etats nucléaires ont investi près de 400 milliards de dollars. L'augmentation a atteint plus d'un tiers et même près de 60% au Pakistan. L'ICAN appelle à nouveau les différents Etats à rejoindre le Traité d'interdiction des armes nucléaires, que près de 100 pays ont signé. Elle va lancer cet été une initiative en Suisse. Le Conseil fédéral avait récemment à nouveau affirmé qu'une association à cet accord n'est pas dans l'intérêt du pays.

La Suisse avait renoncé à le signer en 2018. Elle redoute notamment des effets en termes de politique étrangère et sécuritaire, davantage encore avec les différents conflits observés dans l'actuelle situation internationale.

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