Les kangourous, les côtes et le surf: voilà ce que nous associons à l’Australie. Incroyable mais vrai, le pays compte deux fois plus de kangourous que d’habitants. Ces derniers sont environ 26 millions et ils conduisent plus de 20 millions de voitures immatriculées. L’Australie se place ainsi au dixième rang mondial pour la densité de voitures par habitant.
Cette réalité n’a pourtant pas aidé l’industrie automobile australienne. Jusqu’en 2014, l’État subventionnait la production locale de voitures. Lorsque le gouvernement australien a supprimé ces subventions, Toyota, puis Ford et enfin Holden, la marque australienne et filiale de General Motors, ont arrêté leur production. Fin 2020, GM a même supprimé la marque Holden. Le cinquième continent n’accueillera donc plus aucun constructeur automobile.
Des règles étonnantes
Sur le réseau routier australien de plus de 800’000 kilomètres, il est recommandé d’avoir la tête sur les épaules, et les lois peuvent être quelque peu… déroutantes. On risque une amende pour avoir oublié ses clés de voiture dans le véhicule, pour avoir transporté du foin dans son coffre ou si on tient son bras par la fenêtre pendant le trajet. Et les amendes australiennes sont salées: celui qui commet un excès de vitesse de neuf km/h doit s’attendre à payer jusqu’à 200 francs.
Des voitures électriques? Non merci!
En tête du palmarès des ventes, on trouve les SUV et les pick-ups. La voiture la plus vendue l’année dernière est le Toyota HiLux: Avec plus de 64’000 exemplaires vendus, il est pour la septième fois le pick-up le plus populaire d’Australie. Suivent le Ford Ranger, le Toyota RAV4 et le Mitsubishi Triton. Tous sont des 4x4 puissants équipés d’un moteur à combustion ou d’un moteur hybride.
Près de 72% des voitures rachetées sont des voitures à essence, et plus de 26% disposent d’un moteur diesel. Avec 2%, les voitures électriques n’ont pratiquement pas droit au chapitre en Australie – même si l’année dernière, les ventes de voitures électriques ont augmenté de manière significative. L’infrastructure de recharge est donc peu développée.
Avec seulement 3600 points de charge, le sixième plus grand pays du monde dispose de deux fois moins de possibilités de recharge que la petite Suisse. La plupart se trouvent dans les métropoles de Sydney ou Melbourne. Cela devrait cependant changer: Le gouvernement a alloué environ 46 millions de francs à un programme de promotion. Dans un premier temps, 403 stations de recharge rapide doivent être construites pour 15,6 millions de francs.
Maintenance plutôt qu’innovation
Avant que la révolution électrique n’envahisse l’Australie, une rénovation des routes doit avoir lieu. Les fameux trains routiers transportent 95% des marchandises sur les routes, mais ils pèsent aussi des tonnes et mettent les routes à rude épreuve. De plus, les routes australiennes sont régulièrement détruites et inondées par des catastrophes naturelles.
Et alors que l’Australie investit de manière ciblée dans une mobilité respectueuse de l’environnement, l’État se montre plutôt réticent quant à l’amélioration de ses routes goudronnées en mauvais état. Après tout, des routes défectueuses et fermées entraînent peut-être une diminution du trafic et réduisent ainsi les émissions de CO₂.
Toujours est-il que le gouvernement australien investit désormais dans la protection contre les inondations afin d’éviter de futurs dégâts sur les routes. Mais dans les faits, les Australiens roulent avec des voitures du 21e siècle sur des routes des années 1950.