Nos conseils pour y remédier
Bien plus stressants, les open spaces sont mauvais pour la santé

Des collègues de travail qui jacassent, des machines à café qui vrombissent, et tout cela avec une humidité de l'air à 0%: les bureaux en open space sont tout sauf sains. Découvrez les conseils de Blick pour s'alléger de ce calvaire.
Publié: 07.02.2024 à 18:02 heures
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Travailler dans un open space a des effets négatifs sur la santé. (Image symbolique)
Photo: Keystone
Katharina Siegrist

Travailler en enfer ou en open space? Selon plusieurs études, c'est pratiquement la même chose. Les employés travaillant en open space sécrètent 50% d'hormones de stress en plus (adrénaline et noradrénaline) et s'absentent en moyenne deux fois plus souvent que leurs collègues travaillant dans des bureaux individuels. 

Mais même ces angoissants bureaux ouverts ne sont pas une zone de non-droit. Dans le cadre de leur devoir d'assistance, les employeurs doivent tout faire pour que l'on reste en bonne santé au travail. Et les employés ont également des droits, même s'ils sont plutôt modestes. Voici un aperçu de ce que l'on peut – et ne peut pas – exiger.

Pas de droit à avoir son propre poste de travail

Les employés d'open space ne peuvent pas se défendre contre le fait de ne pas avoir de place fixe, ni d'être déplacé chaque jour. Sauf si le droit à un poste de travail personnel est explicitement stipulé dans le contrat de travail.

C'est l'employeur qui décide où et comment on travaille. Il bénéficie du droit de donner des instructions. Toujours est-il que l'article 6 de la loi sur le travail prévoit que le personnel doit être informé et consulté sur les questions de «protection de la santé». 

On peut également y inclure le réaménagement des bureaux ou l'introduction du desksharing. Car c'est justement ce partage de bureau qui peut être un facteur de stress. Qui nous dit qu'on appréciera travailler avec notre voisin, ou que celui-ci nous laissera un espace de travail propre? Parlez-en à vos supérieurs: il est peut-être possible d'utiliser une application de réservation qui permet de réserver une place même pour une longue période.

Conseil: Prenez vos objets personnels – par exemple votre propre bouteille d'eau, un beau stylo ou un petit porte-bonheur. Cela permettra de personnaliser un peu un poste de travail partagé. Ces petits détails aident à se sentir à l'aise dans un open space.

Le droit au calme et à la concentration

De la musique douce à la radio ou le chant des oiseaux: cela correspond à environ 50 décibels – et c'est aussi la valeur indicative que le Secrétariat d'État à l'économie recommande pour les postes de travail. Mais la réalité est souvent différente: des collègues de travail qui pianotent sur leurs claviers ou qui téléphonent si fort qu'ils semblent devoir crier jusqu'à l'autre bout du fil.

Mais le bruit n'est pas le seul poison pour la concentration. Selon une étude du syndicat Unia, 46% des personnes interrogées se sentent stressées par des «interruptions fréquentes». Pour réussir à se concentrer sur son travail, il faut des règles – par exemple, ne passer de longs appels téléphoniques que dans des salles de réunion ou des cabines isolées du bruit, mettre son téléphone portable en mode «silencieux» ou se retirer dans une zone appropriée pour bavarder ensemble. En outre, l'employeur peut créer des coins café isolés, installer des cloisons acoustiques ou des plafonds absorbant les sons.

Les employés ont certes un «devoir de loyauté»: ils doivent suivre le mouvement et s'adapter du mieux qu'ils peuvent. Il faut néanmoins le faire savoir si, malgré toutes les mesures, le bruit est trop important pour vous. Vous pouvez proposer de faire appel à un spécialiste. L'ordonnance sur la prévention des accidents et des maladies professionnelles le prévoit également.

Conseil: Si vous êtes très sensible, souffrez de migraines ou si l'open space vous cause un stress excessif pour d'autres raisons, parlez-en. Les employeurs doivent prendre en considération les employés qui ont besoin d'une protection particulière. Suggérez par exemple de travailler davantage en télétravail. Le Tribunal fédéral l'avait même recommandé à une époque.

Le droit à la vie privée

Répondre à un e-mail professionnel confidentiel, contrôler son bulletin de salaire, puis réserver le restaurant pour un rendez-vous de fin de journée... dommage que la collègue de travail puisse lorgner sur l'écran et tout lire. Il est également désagréable de voir la responsable d'équipe regarder par-dessus les rangées de postes de travail et comparer en permanence les présences et les absences réelles de ses collaborateurs, aidée par leurs agendas numériques et leurs systèmes de saisie des temps. Ou lorsqu'elle observe, quasiment en direct, la manière dont on se comporte au téléphone avec les collègues de travail ou les clients. Se sentir surveillé constamment peut rendre malade. 

Les employeurs doivent donc protéger la sphère privée de leurs employés. Cela implique que l'on puisse aussi téléphoner sans que personne n'écoute, ou qu'il y ait suffisamment de lieux reclus où l'on puisse discuter de choses confidentielles.

Conseil: Un régime de surveillance à proprement parler ne rend pas les employés plus productifs – au contraire. Si votre sphère privée est régulièrement violée sur votre lieu de travail, faites appel à la confiance et insistez sur la responsabilité individuelle.

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