Liebe Freundinnen und Freunde in der Deutschschweiz!
Die Schweiz, das seid ihr. Vielleicht spürt ihr es kaum noch, doch in unserem Land seid ihr es, die den Ton angeben. Unsere Gesundheitspolitik, unsere Sicherheit, unser Verkehrswesen, unsere Aussenpolitik und unsere Gesetze – all das prägt ihr, immer wieder. Der Grund ist einfach und nachvollziehbar: Ihr stellt die Mehrheit von Volk und Kantonen und prägt das Parlament in Bern – so, wie es unsere Bundesverfassung mit Weitsicht vorgesehen hat.
Privilegien bringen auch Verantwortung
Wer zur Mehrheit gehört, merkt das oft nicht – denn es fühlt sich so selbstverständlich an. Wir hingegen spüren täglich, was es heisst, eine Minderheit zu sein. Die Romands – vom Tessin und von den Rätoromanen gar nicht zu sprechen – bleiben im politischen Betrieb oft aussen vor. Sie werden vergessen in Bundesbern, wo jeder seine Interessen vertritt. Vergessen in vielen nationalen Unternehmen, wo Unterschiede unterschätzt und Bedürfnisse der anderen Landesteile häufig verkannt werden.
Chères amies et chers amis alémaniques,
La Suisse, c’est vous. Vous ne vous en rendez probablement plus compte, mais dans ce pays, c’est vous qui décidez. Notre politique de santé, de sécurité, de transports, nos relations avec le reste du monde et nos lois, c’est vous, encore vous, toujours vous. La raison est aussi simple que légitime: vous dominez les Chambres fédérales et vous représentez la majorité du peuple et des cantons, dans un système défini avec sagesse par notre Constitution fédérale.
On n’est jamais conscient d’être majoritaire, car c’est une situation confortable. On vit par contre intensément son statut de minorité, parce qu'on l’éprouve concrètement, au quotidien. Les Romands (on ne parle même pas des Tessinois ou des Romanches) sont systématiquement les oubliés du jeu. Oubliés de la politique qui se fait dans une Berne fédérale où chacun défend ses petits intérêts, oubliés des nombreuses entreprises nationales dirigées par des Alémaniques qui sous-estiment très souvent nos différences et comprennent mal nos besoins.
Alors, il faut de temps à autre vous rappeler à vos devoirs. Car les privilèges conférés par votre statut majoritaire dans ce pays s’accompagnent de responsabilités que vous semblez parfois oublier — ce qui nourrit nos frustrations. Une majorité qui s’ignore devient vite écrasante et met à l’épreuve des liens qui sont par définition toujours fragiles. Et pourtant fondamentaux.
Ce que vos amis romands attendent de vous n’est ni complexe ni déraisonnable. Nous vous demandons d’inclure davantage ceux qui trottent derrière vous, de faire un pas vers notre culture, d’apprendre notre langue, pour comprendre que nous ne sommes pas une poignée de marginaux pittoresques à l’ouest du pays — mais bien une partie intégrante de votre Suisse, qui est aussi la nôtre.
Comprenez que vous avez besoin de nous. Pas uniquement pour notre rayonnement international et notre dynamisme en matière d’académisme et d’innovation. Alors que le monde se recompose dans la confusion, que les repères vacillent et que les alliances sont bousculées, nous voilà obsédés par la redéfinition de nos amitiés, de nos frontières, de nos appartenances. Dans ce contexte incertain, souvenons-nous de ce qui nous unit depuis 1291: l’alliance pour être plus forts, ensemble. Soudés face à l’extérieur. Ces valeurs n’ont jamais autant compté qu’aujourd’hui.
Chaque fois que vous reléguez l’apprentissage du français, nous le vivons comme une blessure. Comme un rejet. Chaque fois que vous comparez notre langue à l’anglais avec un vocabulaire d’entreprise — rentabilité, retour sur investissement — vous vous trompez totalement de raisonnement.
Parler une deuxième langue nationale n’est pas un dividende ou un bonus. C’est un geste politique. C’est un acte de lien. C’est essentiel à la Suisse.
Chères amies et chers amis alémaniques,
La Suisse, c’est vous. Vous ne vous en rendez probablement plus compte, mais dans ce pays, c’est vous qui décidez. Notre politique de santé, de sécurité, de transports, nos relations avec le reste du monde et nos lois, c’est vous, encore vous, toujours vous. La raison est aussi simple que légitime: vous dominez les Chambres fédérales et vous représentez la majorité du peuple et des cantons, dans un système défini avec sagesse par notre Constitution fédérale.
On n’est jamais conscient d’être majoritaire, car c’est une situation confortable. On vit par contre intensément son statut de minorité, parce qu'on l’éprouve concrètement, au quotidien. Les Romands (on ne parle même pas des Tessinois ou des Romanches) sont systématiquement les oubliés du jeu. Oubliés de la politique qui se fait dans une Berne fédérale où chacun défend ses petits intérêts, oubliés des nombreuses entreprises nationales dirigées par des Alémaniques qui sous-estiment très souvent nos différences et comprennent mal nos besoins.
Alors, il faut de temps à autre vous rappeler à vos devoirs. Car les privilèges conférés par votre statut majoritaire dans ce pays s’accompagnent de responsabilités que vous semblez parfois oublier — ce qui nourrit nos frustrations. Une majorité qui s’ignore devient vite écrasante et met à l’épreuve des liens qui sont par définition toujours fragiles. Et pourtant fondamentaux.
Ce que vos amis romands attendent de vous n’est ni complexe ni déraisonnable. Nous vous demandons d’inclure davantage ceux qui trottent derrière vous, de faire un pas vers notre culture, d’apprendre notre langue, pour comprendre que nous ne sommes pas une poignée de marginaux pittoresques à l’ouest du pays — mais bien une partie intégrante de votre Suisse, qui est aussi la nôtre.
Comprenez que vous avez besoin de nous. Pas uniquement pour notre rayonnement international et notre dynamisme en matière d’académisme et d’innovation. Alors que le monde se recompose dans la confusion, que les repères vacillent et que les alliances sont bousculées, nous voilà obsédés par la redéfinition de nos amitiés, de nos frontières, de nos appartenances. Dans ce contexte incertain, souvenons-nous de ce qui nous unit depuis 1291: l’alliance pour être plus forts, ensemble. Soudés face à l’extérieur. Ces valeurs n’ont jamais autant compté qu’aujourd’hui.
Chaque fois que vous reléguez l’apprentissage du français, nous le vivons comme une blessure. Comme un rejet. Chaque fois que vous comparez notre langue à l’anglais avec un vocabulaire d’entreprise — rentabilité, retour sur investissement — vous vous trompez totalement de raisonnement.
Parler une deuxième langue nationale n’est pas un dividende ou un bonus. C’est un geste politique. C’est un acte de lien. C’est essentiel à la Suisse.
Darum braucht es gelegentlich eine Erinnerung: Mit dem Privileg der Mehrheit gehen auch Verpflichtungen einher! Wenn diese vergessen gehen, wächst unsere Enttäuschung. Eine Mehrheit, die sich ihrer Wirkung nicht bewusst ist, kann unbeabsichtigt erdrückend wirken – und damit ein Band gefährden, das naturgemäss fein und verletzlich ist. Und doch so wichtig.
Was wir Romands von euch erwarten
Wir bitten euch, jene nicht zu vergessen, die etwas im Schatten stehen. Geht einen Schritt auf unsere Kultur zu. Lernt unsere Sprache. Um zu verstehen, dass wir nicht einfach ein paar charmante Exoten im Westen sind, sondern ein vollwertiger Teil eurer und unserer Schweiz.
Ihr braucht uns! Nicht nur für das internationale Ansehen des Landes oder für Innovationskraft und Forschung. In einer Welt im Umbruch, in der Grenzen und Zugehörigkeiten neu verhandelt werden, wird entscheidend, wer zusammenhält. Seit dem Jahr 1291 verbindet uns ein Versprechen: Zusammen sind wir stärker. Gegen aussen geschlossen. Dieser Gedanke war selten so wichtig wie heute.
Eure Gleichgültigkeit schmerzt
Jedes Mal, wenn das Französische in der Ausbildung zurückgedrängt wird, spüren wir dies als Verletzung. Als Zeichen der Abkehr. Und wenn ihr unsere Sprache mit Effizienz oder gar Rendite bemesst, verkennt ihr, worum es geht.
Eine zweite Landessprache zu sprechen, ist kein betriebswirtschaftlicher Nutzen. Es ist ein Zeichen der Verbundenheit. Ein politisches Bekenntnis. Und etwas, das die Schweiz im Innersten zusammenhält.