Alors que l'OFS souligne qu'un Suisse sur quatre se sent stressé au travail, notre sondage réalisé l'année dernière avec M.I.S. Trend révélait que 70% de la population romande souffre d'angoisse dans le cadre professionnel.
Un sondage SSR décrétait en outre qu'une personne sur six déclare avoir déjà vécu un burnout, avec une nette prévalence du côté des francophones, avec un score de 24,1%. Voilà qui fait beaucoup de burnouts, dans une société de plus en plus hyperactive, qui préfère glorifier l'efficacité que la détente.
Et il semblerait que certains domaines professionnels soient plus touchés que d'autres par l'épuisement. C'est en tout cas ce qui ressort d'une étude américaine réalisée par le célèbre réseau social LinkedIn, qui a identifié les 5 métiers présentant les plus grands risques de souffrir d'un burnout. Ainsi qu'ils le soulignent dans les résultats de leur enquête, les rôles les plus éreintants feraient aussi partie des plus prisés parmi la population américaine.
Le domaine de la santé est toujours concerné
Bien qu'on ne puisse pas appliquer parfaitement ces conclusions à la Suisse, ils semblent rejoindre les résultats de l'étude Job Stress Index publiée en janvier 2024 par l'Université de Berne, la Haute école zurichoise de sciences appliquées et Promotion Santé Suisse: ce texte soulignait en effet que les personnes travaillant au sein des secteurs de la restauration, de l'action sociale et de la santé seraient les plus touchées par le stress professionnel (29% des salariés dans ces emplois sont stressés, d'après l'Union syndicale suisse), bien que la fonction en elle-même semble jouer un rôle plus important que le domaine en général.
L'analyse réalisée par LinkedIn rejoint sensiblement ce constat, puisque les métiers de la santé sont également classés en tête, devancés de justesse par le rôle de chef de projet et suivis par les secteurs de l'action sociale, de l'assurance qualité et l'éducation. Les métiers de l'immobilier ou encore du consulting, qui affichent tout de même plus de 30% de burnouts, figurent au bas du classement.
Le travail à distance réduit le risque
Pour obtenir ces résultats, le réseau social a sondé plus de 16'000 personnes actives, entre les mois de mars et de juin 2024, avant de résumer ses découvertes dans un post.
Parmi les autres points relevés par les participants, LinkedIn souligne aussi que «les collaborateurs travaillant constamment sur leur lieu de travail (onsite) sont plus à risque de souffrir d'un burnout que les personnes qui travaillent à distance (remote). De même, les employés de très larges entreprises sont plus touchés que ceux des plus petites entreprises.
«Les collaborateurs plus jeunes présentent également un risque de burnout plus élevé que leurs collègues plus âgés, tandis que les femmes déclarent plus souvent un burnout que leurs collègues masculins», peut-on lire dans le post publié par LinkedIn à propos de l'étude.
Les femmes reconnaissent plus souvent leur burnout
Cela signifie-t-il que les femmes sont plus touchées par le burnout que les hommes? Le réseau social américain n'offre aucune clarification concernant ce point. L'Enquête suisse sur la santé 2012-2022 martèle toutefois, dans un rapport paru ce printemps, que «la part des femmes épuisées émotionnellement dans leur travail est passée de 20% en 2012 à 25% en 2022.» D'après notre propre sondage, réalisé avec M.I.S. Trend, 78% des femmes sont concernées par le stress au travail, contre 69% des hommes.
Le même enquête de la SRR pointe, elle aussi, que les femmes sont plus nombreuses à reconnaître leur burnout que les hommes, et notamment les salariées âgées de 40 à 64 ans.
«Pour le burn-out comme pour d'autres maladies psychologiques, on sait que les femmes sont plus à même d'exprimer leur état et de consulter que les hommes», précisait la psychologue FSP spécialisée en santé du travail Nadia Droz, auprès de la RTS. L'experte ajoutait cependant que cela ne signifie pas forcément que les femmes sont plus épuisées que les hommes. Juste qu'elles sont plus à même d'exprimer leur mal-être.
Comment se préserver du stress au travail?
L'objectif d'endiguer cet épuisement peut s'avérer infiniment compliqué, surtout lorsque la charge de travail quotidienne semble augmenter de jour en jour et qu'on a tendance à vouloir donner le meilleur de nous-même. D'après une recherche réalisée en 2022 par le professeur de psychiatrie australien Gordon Parker, les individus perfectionnistes seraient effectivement plus à risque de souffrir d'un burnout.
Si vous vous sentez à bout de souffle, dans l'impossibilité de vous ressourcer, submergé de stress et de tâches épuisantes, n'hésitez jamais à en parler avec vos supérieurs et, si besoin, avec un ou une thérapeute. Il est urgent d'agir dès que vous ressentez les premiers signes de l'épuisement, décrits par l'hôpital du Valais comme des troubles de la concentration, une diminution de l'efficacité, une grande fatigue, une irritabilité menant à l'isolement, un déni de la surcharge de travail ou encore des symptômes physiques dont des troubles digestifs, des maux de tête et une tension musculaire.
Pour endiguer le phénomène, avant d'atteindre un stade inquiétant, il est également important de mettre en place certaines mesures préventives (comme ces 5 réflexes anti-stress) et de se ménager tout au long de l'année, ainsi que nous l'expliquait la psychologue Nadia Droz dans cet article. Dans tous les cas, ne restez pas seuls!