Zara, Pull&Bear et Shein
La mode éphémère prend trop l'avion, dénonce l'ONG Public Eye

Des milliers d'avions transportent des tonnes de vêtements autour du globe, pour distribuer de collections à la durée de vie toujours plus courte. L'ONG genevoise Public Eye dénonce les pratiques néfastes pour l'environnement de géants comme Zara, Pull&Bear ou Inditex.
Publié: 13.11.2023 à 14:00 heures
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Dernière mise à jour: 17.11.2023 à 13:53 heures
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Les avions-cargo de la compagnie aérienne Atlas Air transportent des milliers de tonnes de vêtements à la durée de vie réduite.
Photo: Public Eye/Shutterstock
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Léo MichoudJournaliste Blick

«En mode avion, Zara attise la crise climatique», annonce le titre de l'article de Public Eye, paru mercredi 8 novembre sur le site spécialisé dans l'investigation à l'international de sujets environnementaux et sociaux.

La cible du moment chez l'ONG genevoise, c'est l'industrie de la mode éphémère. «Toujours plus rapide, toujours plus polluante», elle mise selon le communiqué sur «des tendances de très courte durée et expédie des tonnes de vêtements par avion à travers le monde».

Pull&Bear, Zara, rien ne va

Public Eye dénonce plusieurs mastodontes de la fast fashion quant à leurs abus du fret aérien. Sont pointés du doigt: le géant espagnol de la mode Inditex — propriétaire de marques implantées en Suisse comme Zara, Pull&Bear, Bershka ou d'autres; et les shops en ligne internationaux, comme la firme chinoise Shein, régulièrement épinglée pour ses conditions de travail et son impact environnemental.

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Inditex, le «numéro deux mondial de la mode derrière Nike» posséderait 38 magasins, 7 boutiques en ligne ainsi qu’une «société de négoce textile et une autre filiale pour l’optimisation fiscale à Fribourg». Comme d'autres firmes de prêt-à-porter, Inditex fait des promesses environnementales auxquelles Public Eye ne croit pas. Car les coûts de production et le prix final, réduits au minimum, font une victime: l'environnement.

Des dizaines d'avions par semaines

Selon les informations de l'ONG, le seul aéroport de Saragosse «enregistre chaque semaine en moyenne 32 avions pour Inditex, avec une centaine de tonnes de vêtements à leur bord», peut-on lire dans l'enquête. Cela représente «plus de 1600 vols par an», uniquement pour le deuxième aéroport de fret d'Espagne.

Shein est aussi sous le feu des critiques. Le shop en ligne chinois expédierait «des quantités astronomiques d’articles par courrier aérien directement de Chine à sa clientèle du monde entier». Malgré ce constat, l'entreprise reste très opaque sur le nombre de vols affrétés et les émissions provoquées.

Public Eye demande aux enseignes citées de «renoncer à ce type de transport néfaste pour le climat». Ils relaient une étude concluant que «les émissions de gaz à effet de serre liées au transport d’un vêtement par avion sont environ 14 fois plus élevées que celles d’un article transporté principalement par voie maritime».

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