Le groupe chinois de mode à bas prix Shein inonde l'Europe et le monde de fast fashion.
Pourtant, l'entreprise est largement critiquée pour proposer des contrefaçons de grandes marques, pour la qualité médiocre de ses articles et pour les mauvaises conditions de travail de ses ouvriers.
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La génération Z – celle née entre les années 1990 et 2010 – semble toutefois s'en moquer comme de ses dernières chaussettes. L'application recense aujourd'hui 200 millions de téléchargements.
En quelques clics, tous ces utilisateurs commandent des vêtements et des chaussures qu'ils ne porteront que quelques fois. Soit parce que la qualité est médiocre, soit parce que les modes dictées par Shein auront transformé un tout nouvel article en un must-have.
Shein est aujourd'hui la plus grande entreprise de mode en ligne du monde. Selon la NZZ, c'est même l'application de shopping la plus utilisée, chipant la première place du classement au géant Amazon.
On y trouve des vêtements pour à peine quelques francs, et des chaussures pour guère plus cher. À partir de 9,90 francs, les frais de port sont même offerts.
Les prix par Shein sont ridiculement bas! Ils contrastent avec les doses dangereusement élevées de substances toxiques retrouvées dans certains produits textiles.
Espionnage massif de Pékin?
Shein fait peur par sa taille. Les États-Unis y voient un danger pour leur sécurité nationale. Des voix s'élèvent même pour demander l'interdiction de l'entreprise chinoise, justifiée par une collecte illégale de données. Pékin est en effet soupçonné d'utiliser ce nouveau vaisseau amiral pour pratiquer l'espionnage à grande échelle.
Pour les plus critiques, le téléchargement de l'application Shein permettrait à la Chine de «tout savoir sur sa vie privée». Des conservateurs américains vont jusqu'à comparer cette prétendue collecte de données au travail des services secrets.
Droits de l'homme bafoués, selon Bloomberg
L'entreprise prévoit d'entrer à la bourse de New-York dès l'automne prochain. Mais des membres du Congrès, par l'intermédiaire de l'autorité américaine de surveillance des marchés boursiers, exigent que Shein donnent des garanties sur les conditions de travail dans ses ateliers de production.
Selon des révélations de journal en ligne Bloomberg, Shein utiliserait en effet du coton provenant de la région chinoise du Xinjiang pour la fabrication de ses vêtements. Or dans cette région, Pékin réprime brutalement la minorité musulmane des Ouïghours.
Shein a toutefois formellement démenti, affirmant aux médias américains ne pas avoir de fournisseurs au Xinjiang et respecter les droits de l'homme.