Pardonnez ce titre provocateur. Bien sûr qu'il n'est pas inutile d'élire des politiciennes à l'heure où l'égalité n'est de loin pas acquise. Mais souvenez-vous. Lors des élections cantonales neuchâteloises, beaucoup avaient ajouté sur leur(s) liste(s) des femmes parce qu’elles étaient femmes. Résultat, ces dernières sont devenues majoritaires au Grand Conseil. Au même titre que la droite, d’ailleurs. Un an plus tard, le premier bilan est sans équivoque: selon une enquête de la RTS, il n’y a pas eu de féminisation des votes au sein de l’hémicycle.
Dans le seul parlement cantonal romand où les femmes sont plus nombreuses que les hommes (58% contre 42%), on aurait pourtant pu pronostiquer des avancées sur le front des droits de ces dernières. C’est vrai, dans les faits, il y en a eu: les protections hygiéniques sont désormais gratuites dans les établissements scolaires et les fonctionnaires ont droit à un congé maternité de quatre mois.
Comme les hommes
Mais l’analyse de la RTS démontre que ces objets ont passé la rampe grâce à des alliances entre la gauche et le centre-droit, et non grâce à une union violette. La preuve? Les trois élues conservatrices de l’Union démocratique du centre et les treize du Parti libéral-radical se sont opposées au congé maternité.
Dans le cas du congé pour l’allaitement, refusé, seules deux femmes de droite, vert’libérales, se sont prononcées pour. De manière générale, il est rare que les députées, comme leurs homologues masculins, s’écartent de la ligne de leur parti.