Changements trop lents selon l'ONU
«Encore des siècles» pour parvenir à l'égalité hommes-femmes

Lois discriminatoires, postes à responsabilité, niveau de vie... Au rythme actuel, il faudra près de 300 ans pour parvenir à l'égalité hommes-femmes, a regretté mercredi l'ONU. Selon elle, les multiples crises actuelles «aggravent» les disparités entre les sexes.
Publié: 07.09.2022 à 19:35 heures
A la fin de l'année, environ 383 millions de femmes et de filles vivront dans une extrême pauvreté, contre 368 millions d'hommes et de garçons (image d'illustration).
Photo: MOHAMMED SABER

«Au rythme actuel des progrès», «il faudra jusqu'à 286 ans pour que les lacunes en matière de protection juridique et de suppression des lois discriminatoires soient comblées», estiment l'agence onusienne ONU Femmes et le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DAES).

Il faudra aussi attendre «140 ans pour que les femmes soient représentées sur un pied d'égalité dans des positions de pouvoir et de leadership sur le lieu de travail et au moins 40 ans pour qu'une représentation égale dans les parlements nationaux soit atteinte», déclarent-ils.

On reste très loin de l'objectif de parvenir à l'égalité des sexes d'ici 2030, comme prévu dans les Objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU.

Disparités aggravées par les crises actuelles

Et «les défis mondiaux, comme la pandémie de Covid-19 et ses séquelles, les conflits violents, les changements climatiques et les attitudes négatives à propos de la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes aggravent davantage les disparités entre les sexes», s'inquiètent les deux organismes onusiens dans un communiqué.

A la fin de l'année, environ 383 millions de femmes et de filles vivront dans une extrême pauvreté, avec moins de 1,90 dollar par jour, contre 368 millions d'hommes et de garçons, précise le communiqué, qui note une inversion inquiétante de la réduction de la pauvreté.

«Accélérer les progrès à accomplir»

Avec 44 millions fin 2021, il y a maintenant plus de femmes et de filles déplacées de force que jamais, et plus de 1,2 milliard de femmes et de filles en âge d'avoir des enfants vivent dans des pays où des restrictions à l'avortement existent.

«Il est essentiel que nous nous rassemblions maintenant pour investir en faveur des femmes et des filles afin de reprendre et d'accélérer les progrès à accomplir», a commenté Sima Bahous, directrice exécutive d'ONU Femmes, dans le communiqué.

«Les données montrent indéniablement des régressions dans leur vie, qu'aggrave la crise mondiale - que ce soit en matière de revenus, de sécurité, d'éducation ou de santé. Plus nous prendrons du temps pour inverser cette tendance, plus le coût s'accroîtra pour nous toutes et tous», a-t-elle ajouté.

(ATS)

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