Une séparation «houleuse»
Derrière le probable féminicide de Vétroz, un homme qui ne digérait pas son divorce

Un homme aurait abattu son ex-femme ainsi que son nouveau conjoint avant de mettre fin à ses jours, ce dimanche, à Vétroz (VS). Au village, on murmure que l'auteur du probable féminicide et de l'homicide, une figure locale, n'aurait jamais accepté sa séparation.
Publié: 29.07.2024 à 15:51 heures
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Dernière mise à jour: 29.07.2024 à 17:02 heures
Les ex-époux étaient investis dans la fanfare locale avant leur séparation.
Photo: Keystone/D.R.
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Vingt-quatre heures après le drame, les langues se délient et la stupéfaction fait place à l’incompréhension au cœur de Vétroz (VS), village de 6675 âmes situé à un jet de pierre de Sion. Souvenez-vous. Ce dimanche 28 juillet, plusieurs sourdes détonations sont entendues dans la – d’ordinaire – paisible localité.

Puis, trois corps ensanglantés sont retrouvés. Les dépouilles meurtries de deux hommes et d’une femme, tous âgés de 55 ans. Rapidement, Blick apprend qu’un tireur aurait abattu son ex-femme ainsi que son nouveau compagnon avant de mettre fin à ses jours.

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Qui étaient les défunts? Quelle est leur histoire? Pour l’heure, à part un prénom, rien ne filtre à propos du Vaudois, décrit comme le conjoint de celle que nous appellerons Cécile*. Si la famille de cette dernière nous indique ce lundi qu’elle ne souhaite pas s’exprimer dans les médias pour le moment, des voisins rompent le silence.

La quinquagénaire, qui travaillait à temps partiel à la commune comme auxiliaire de crèche, est décrite comme une personne «fiable et dévouée». «Elle s’est longtemps engagée pour la fanfare l’Union, glisse une voix émue. Elle était couturière de métier et c’est elle qui cousait pour le groupe local, où elle était Dame d’Honneur.»

Un autre informateur indique encore que la victime était «très impliquée» dans tout ce qu’elle entreprenait. «C’était une personne gentille, serviable, mais avec un caractère assez fort, appuie-t-il. Elle ne se gênait pas pour dire ce qu’elle pensait.»

Cette même source relate que Cécile avait récupéré son nom de jeune fille après un divorce «houleux» et qu'elle avait refait sa vie. Cela ne serait pas le cas de son ex-mari, qui l’aurait abattue à son domicile avec son compagnon avant de rentrer chez lui et de se suicider.

Le tueur, un homme «normal»

Quasi inexistant sur les réseaux sociaux, l’auteur présumé de ce qui ressemble à un féminicide et à un homicide n’aurait pas supporté la séparation, imagine-t-on dans son entourage. Avant la cassure, lui aussi avait été impliqué dans la fanfare du coin, où il avait joué du tambour et été porte-drapeau. Des proches interpellés par Blick disent qu’Alain* était un homme «normal», «amical». «Ici, personne n’avait vu ce drame arriver, lâche sobrement un riverain. Il pouvait être bourru, c’est vrai, mais il était surtout joyeux et dévoué.»

Le spectre de la fusillade de Sion survenue huit mois plus tôt planait lors de la conférence de presse des autorités de ce dimanche sur le drame de Vétroz.
Photo: Keystone

Affichait-il un visage plus ombrageux depuis son divorce? «C’est dur à dire, reprend notre interlocuteur. Il ne cachait pas que, après plus de vingt ans de mariage, c’était une épreuve difficile. Cependant, il ne semblait pas effondré non plus. De là à affirmer que c’est la cause de son geste… On ne sait jamais ce qu’il se passe dans la tête des gens.»

Dans les faits, une instruction pour assassinat a été ouverte par le Ministère public, qui ne confirme aucune thèse à l’heure où ces lignes sont écrites. Pour mémoire, le 11 décembre 2023, une femme et un homme étaient tués par balles à Sion. Huit mois plus tard, le Valais central doit à nouveau faire le deuil de membres de sa communauté frappés par une fusillade.

*Identités connues de la rédaction

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