Ce lundi 11 décembre, le calme du canton du Valais a volé en éclats après la fusillade qui a fait deux morts et une blessée. Les motivations du tireur, initialement floues, se sont précisées en début de semaine. Des nouveaux témoignages mettent en lumière un profil de «psychopathe», voire de harceleur, comme le révélait Blick cette semaine.
Selon «Le Nouvelliste», le suspect était déjà impliqué dans des procédures judiciaires avant le drame. L'une d'entre elles, dans laquelle il serait poursuivi pour injures, menaces et enregistrement non autorisé de conversation, est encore en cours. Oliver Elsig, le premier procureur du Valais central, n'a pas commenté la nature précise de ces procédures. Il a toutefois confirmé leur existence: «Il s'agit de procédures apparemment anodines, dont certaines, a posteriori, prennent un autre éclairage.»
Un comportement bipolaire
Une témoin raconte avoir rencontré S., principal suspect de la tuerie survenue lundi à Sion, il y a 15 ans. L'homme aurait inventé des pseudo-relations avec la jeune femme, et l'aurait harcelée de messages et d'appels. Il serait même allé jusqu'à la suivre en voiture, rapporte le quotidien valaisan. Un harcèlement qui aurait duré à intervalles plus ou moins réguliers pendant plusieurs années. «Il déposait des fleurs et des lettres devant ma porte. Un jour, il disait être amoureux et le lendemain, il me menaçait de pourrir ma vie», se souvient la jeune femme.
S. aurait en outre contacté son employeur et ses proches. Paralysée par la peur, elle aurait finalement décidé de porter plainte. Mais les agents ne l'auraient pas prise au sérieux, sous prétexte que ces épisodes n'étaient «pas assez fréquents et pas assez graves».
Une autre jeune femme raconte que le suspect utilisait de faux profils sur les médias sociaux pour s'approcher de ses victimes. «Il était intelligent et savait jusqu'où il pouvait aller pour rester sous le radar. J’ai eu des soucis avec lui, comme la majorité des filles qu’il côtoyait», peut-on lire dans les lignes du journal.
Connu comme le loup blanc
Une troisième femme raconte au quotidien qu'elle est entrée en contact avec le Valaisan via un forum communautaire automobile en ligne. «Sur ces forums, il était connu comme le loup blanc. On m'a conseillé d'être prudente, car il avait déjà harcelé des filles par le passé. Les remarques à caractère sexuel sont arrivées assez rapidement», se souvient-elle.
Le quotidien valaisan rappelle que l’individu bénéficie encore de la présomption d’innocence. Le prévenu sera soumis à une expertise psychiatrique, a annoncé Oliver Elsig.