Les primes vont augmenter de 8,7% en moyenne l'année prochaine, comme l'a annoncé ce mardi le conseiller fédéral Alain Berset. Et les critiques ne se font pas attendre. Les associations de caisses maladie Santésuisse et Curafutura reprochent au Département fédéral de l'intérieur (DFI), dont Alain Berset est en charge, de ne pas avoir épuisé le potentiel d'économies dans le domaine de la santé. Il serait notamment possible de réaliser davantage d'économies sur les médicaments. En outre, le catalogue des prestations doit être adapté.
Selon Curafutura, les assurés souffrent aujourd'hui à cause des projets de réforme qui ont été repoussés. L'association déplore «l'inaction politique» en Suisse. Le DFI n'aurait pas suffisamment exploité la marge de manœuvre dont il disposait pour contenir les coûts.
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Economiser davantage grâce aux génériques
Curafutura rappelle ce mardi en particulier s'être engagée «jusqu'à la dernière minute pour une révision des marges de distribution des médicaments». L'association n'est pas satisfaite de la manière dont le DFI a fait avancer la révision. Celle-ci aurait permis, selon elle, d'économiser immédiatement 60 millions de francs ainsi que de faire des économies supplémentaires de plusieurs centaines de millions en promouvant davantage les médicaments génériques.
«Le DFI a renoncé à cette réduction des coûts – du moins provisoirement. C'est incompréhensible au vu de la charge financière supplémentaire pour les assurés», déplore Curafutura. Cette dernière estime aussi qu'il convient de s'interroger sur le catalogue des prestations.
Les coûts augmentent partout
L'association de caisses maladie Santésuisse demande également un arrêt immédiat de l'extension du catalogue de prestations. Selon Santésuisse, les coûts des médicaments, des soins, de la psychothérapie et de la physiothérapie ont particulièrement augmenté en 2023. Cela justifie la hausse de 8,7% en 2024, écrit l'association dans un communiqué.
L'association estime que des réformes sont nécessaires, telles que la réduction des tarifs de laboratoire et des prix des médicaments au niveau des autres pays européens, ainsi que l'utilisation de médicaments génériques. Ces mesures permettraient d'économiser bien plus d'un milliard de francs, selon Santésuisse.
A moyen et long terme, des améliorations significatives seraient nécessaires dans la planification des soins par les cantons auprès des hôpitaux et des médecins.