«C'est un véritable coup d'assommoir pour la population dans le contexte de vie chère qu'on connaît», a déclaré mardi la ministre vaudoise de la Santé, Rebecca Ruiz, par téléphone à Keystone-ATS.
«Des réformes sont extrêmement urgentes pour faire baisser les prix des dispositifs médicaux, des médicaments et des prix de laboratoires», a estimé celle qui est également vice-présidente de la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS).
«Avec la population qui vieillit, les coûts de la santé vont forcément augmenter», a expliqué la Vaudoise. «Face à ce constat, il faut réussir à prendre des mesures pour les contenir. Il faut des actions fortes dans la Lamal de la part du Parlement fédéral. Cependant, si les lobbys des assurances et de la pharma continuent à y exercer leur influence, on va droit dans le mur», a-t-elle averti.
«Parapluie vaudois»
Tout en déplorant le «coup de massue d'une augmentation des primes de presque 10%» pour les Vaudoises et les Vaudois, la directrice du Département de la santé et de l'action sociale (DSAS) s'est félicitée des subsides à l'assurance prévus par son canton. «Nous avons un autre 10%, le «bon 10%», à savoir notre dispositif qui permet de protéger la classe moyenne des soubresauts et des chocs du système d'assurances».
Actuellement, quelque 283'000 personnes, soit environ 34% de la population, bénéficient du système cantonal de subside à l'assurance maladie limitant la charge des primes à 10% du revenu déterminant. «Ceux-ci vont peu souffrir de la hausse annoncée», s'est réjouie la ministre.
Les 66% restant n'ont cependant pas été oubliés. L'Etat de Vaud a en effet décidé d'augmenter les déductions fiscales pour primes maladies dès la période fiscale 2023. Celles-ci s’élèveront désormais à 4800 francs au maximum pour une personne seule et 9600 francs au maximum pour un couple, (contre 3200 et respectivement 6400 francs auparavant).
Appel à l'optimisation des primes
Un peu plus tôt, le DSAS avait, via un communiqué, encouragé «vivement la population à optimiser ses primes». Le document invitait à se rendre sur un site internet dédié pour mieux comprendre comment changer d'assurance ou de modèle de primes.
Le département de Madame Ruiz estimait également «trop pessimistes» les calculs des assureurs pour 2024. «L'Etat s'attend à ce que la hausse effective soit moins importante», poursuivait le document. En effet, l'an passé, la hausse annoncée était de 6,6% alors qu'au final elle s'est élevée à 5,4%. «De nombreux assurés ont en effet choisi de changer d’assureur, de franchise ou de modèle, ce qui a eu un impact positif sur leur prime», relevait le canton.
(ATS)