Pour lutter contre l’augmentation incessante des primes d’assurance maladie depuis une vingtaine d’années, tous les partis ont leur petite idée. Citons par exemple l’initiative sur le frein aux coûts du Centre, celle dite d’allègement des primes du Parti socialiste (PS) ou encore l’assurance maladie obligatoire «low cost» du Parti libéral-radical (PLR).
Selon Mattea Meyer et Cédric Wermuth, les deux coprésidents du PS, il faut aller encore plus loin. La nouvelle hausse moyenne du jour de 8,7% en serait la preuve. Ceux-ci dévoilent en exclusivité à Blick la lettre ouverte qu’ils vont adresser ce mardi soir à la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS).
Dans leur missive, les deux conseillers nationaux implorent les cantons de prendre leurs responsabilités. «Les primes d’assurance maladie sont des primes par tête, les assurés paient la même prime indépendamment de leur revenu, rappellent-ils. C’est pourquoi les réductions de primes (ndlr: subsides) ont été créées pour compenser cette situation. Elles sont financées par la Confédération et les cantons. Elles devaient permettre de réduire les primes par tête pour le grand public. Mais aujourd’hui, on n’en voit plus beaucoup la trace. Cela s’explique notamment par le fait que les budgets alloués aux réductions de primes ne sont pas entièrement utilisés dans les cantons.»
Les emplois menacés
Les deux poids lourds alémaniques développent leur propos. «Au cours des dix dernières années, 17 des 26 cantons ont même réduit leurs moyens pour les réductions de primes, en tenant compte de la croissance des primes et de la population, déplorent-ils. Cela se fait au détriment des assurés et affaiblit le pouvoir d’achat. Si les ménages ont de moins en moins d’argent dans leur porte-monnaie en raison de l’augmentation des primes, cela affaiblit également le commerce local et menace in fine les emplois.»
Pour le duo qui dirige le parti à la rose, les cantons doivent maintenant délier les cordons de la bourse. «Nous [les] appelons à débloquer des fonds supplémentaires pour la réduction des primes. Ce n’est que si tous les Cantons assument sans attendre leur responsabilité qu’une large partie de la population — les familles et les personnes à bas et moyens revenus — pourra être réellement soulagée.»