Ses mots feront probablement réagir à l'heure où la thématique des violences policières fait de plus en parler. Ce mardi 27 juin, le député de l’Union démocratique du centre (UDC) Nicola Di Giulio a déposé au Grand Conseil vaudois un postulat qui replace le bien-être des forces de l’ordre au centre des préoccupations politiques.
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Le timing du dépôt de ce texte, qui demande concrètement au Conseil d’État de lancer une étude sur la santé des policières et policiers cantonaux et communaux, n’est pas anodin. Nous sommes moins d’une semaine après l’acquittement des six agents lausannois poursuivis pour homicide par négligence après la mort du Nigérian Mike Ben Peter. Et, hasard du calendrier, le jour même du drame de Nanterre, ville de banlieue parisienne désormais marquée par la mort d’un jeune automobiliste de 17 ans, tué par un policier en raison d’un refus d’obtempérer.
Police «maltraitée»?
«Le moment me semble opportun, surtout au terme de l’affaire Mike Ben Peter», assure l’élu conservateur dans une prise de position écrite adressée à Blick. Celui qui est par ailleurs inspecteur de police enchaîne: «Quelqu’un s’est-il soucié de la pression et la souffrance morale que ces six policiers innocents (ndlr: la famille du défunt a fait appel) ont subie durant les cinq années de procédure? Plus généralement, qui se préoccupe de l’état de santé de nos policières et policiers?»
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En toile de fond, Nicola Di Giulio estime que les forces de l’ordre sont toujours davantage «maltraitées». Il illustre son propos avec un exemple qu’il connaît bien: «À Lausanne, on peut lire depuis plusieurs mois, sur la façade de l’Espace autogéré, des accusations mensongères qui prétendent que les polices suisses exécutent impunément des hommes de couleur.»
Le député est catégorique. «Il est plus que temps qu’un véritable débat s’engage sur le fond au parlement, dans les médias et auprès de la population, insiste-t-il. Car il est également grand temps de reconnaître que les forces de l’ordre accomplissent un travail de qualité.» Son texte, signé par une trentaine d’élus, majoritairement de droite, a été renvoyé en commission. Le Grand Conseil décidera si la problématique est suffisamment importante pour que le Conseil d'Etat s'en empare.