«Nous avons formé un appel du jugement du Tribunal correctionnel» de l'arrondissement de Lausanne, a indiqué lundi soir Me Simon Ntah, confirmant à Keystone-ATS une information du Temps.
«Nous estimons que les faits ont mal été instruits. Il n'est pas question pour la famille d'abandonner», a-t-il relevé, cité dans le quotidien.
Cette décision ne constitue pas une surprise. Durant le procès, Me Ntah avait laissé entendre qu'il irait jusqu'au bout, évoquant même la Cour européenne des droits de l'homme.
A l'issue du jugement de première instance, la veuve de Mike Ben Peter avait aussi annoncé qu'elle n'allait pas abandonner et qu'elle «reviendrait» devant la justice. Cet appel est désormais confirmé.
Expertises médicales
Après quatre jours d'un procès retentissant, le Tribunal correctionnel avait estimé que les six agents ne pouvaient pas être condamnés pour homicide par négligence. Une accusation qui avait été d'abord évoquée par le Ministère public, avant que le procureur n'abandonne toutes les charges lors de son réquisitoire.
Les trois juges de première instance se sont notamment référés aux expertises médico-légales. Celles-ci ont relevé qu'il était impossible de dire que Mike Ben Peter était mort à cause de l'intervention policière, et notamment en raison du plaquage ventral pratiqué par les agents.
La Cour a aussi conclu que les policiers n'avaient pas violé leur devoir de prudence, qu'ils n'avaient pas agi de manière disproportionnée lors de cette interpellation menée dans un contrôle antidrogue.
Colère après le jugement
Ce verdict a provoqué la colère des soutiens à la famille de la victime. Présents jeudi dernier au tribunal à Renens pour la lecture du jugement, des dizaines d'entre eux avaient envahi le hall du bâtiment pour crier leur mécontentement et conspuer la police.
Durant le week-end, le Palais de justice de Montbenon, siège du Tribunal d'arrondissement de Lausanne, a été vandalisée en lien avec cette affaire. La porte d'entrée a été aspergée de peinture blanche, tandis que les inscriptions «RIP» et «Mike» ont été taguées en rouge en bas des escaliers.
(ATS)